vendredi 3 décembre 2010

Hôpital et Santé Publique : quel avenir à Nantes - intervention de Bertrand Vrain au conseil municpal du 3 décembre


Nous débattons aujourd'hui de l'avenir de l'hôpital et de la santé publique à Nantes. Vaste sujet mais, sur ce point, la Ville n'a finalement qu’une intervention limitée, même si la volonté est là et, au nom des Alternatifs nous soutenons les initiatives prises en ce sens par la Ville. L'organisation de la santé est en France fondamentalement une compétence de l’État et je vous propose des éléments de débat sur la politique actuelle menée par le gouvernement qui s’évertue à dépecer le service public de santé.

 
La santé repose autant sur les dispositifs de prévention, la santé publique, que l’organisation des soins proprement dits. Si l'espérance de vie s'est considérablement accrue au cours du dernier siècle c'est certes grâce aux progrès de la médecine et de la recherche pharmaceutique, mais aussi grâce à une plus grande attention portée à la prévention et à l'hygiène. Des vies ont été sauvées à la fois en généralisant le lavage des mains à l'hôpital et en inventant la pénicilline. En France, la santé publique est le parent pauvre, il faut en particulier noter le peu de place qu’occupe la prévention dans les formations des soignants et heureusement que les actions de la Ville compenseznt un peu ce manque.


Ces attitudes de prévention, qui accompagnent les soins, sont de fait peu génératrices de profits pour les acteurs privés du soin mais par contre génératrices d’économies publiques. Dans quel but une entreprise privée aurait elle intérêt à faire spontanément de la prévention alors que celle-ci est susceptible de grever des recours à des soins rémunérateurs ? Mais reconnaissons aussi que malheureusement cette absence d’investissement dans la prévention se retrouve aussi dans l’hôpital public qui concentre ses moyens principalement sur le soin. La prévention devrait être prise en charge par la puissance publique, en appui aux initiatives souvent remarquables du secteur associatif. L’intérêt général doit conduire à un service public dont la mission est d’assurer un traitement égal pour tous et toutes.


A côté de la prévention, l’organisation des soins est l’autre volet d’une politique de santé, mise en œuvre grâce aux cotisations sociales et se décline aussi bien avec les établissements hospitaliers qu’avec la médecine de ville et ses multiples auxiliaires, infirmiers, aide-soignant. Autant, la nécessaire rationalisation des moyens matériels importants implique une certaine centralisation de l’hôpital, autant, la médecine de ville nécessite proximité et disponibilité.


Il nous faut constater que la médecine ambulatoire a été quasiment intégralement laissée au secteur privé, médecins ou soignant payés à l’acte, donc intéressés logiquement par leur multiplication ce qui induit la rapidité des temps de consultation.


Or, au début des années 80, la gauche avait lancé une expérience, tout près d'ici, à Saint-Nazaire : la création d'un centre de santé, auquel les médecins libéraux pouvaient s'affilier en étant salariés, et qui offraient à l'ensemble de la population des soins ambulatoires de proximité. Cette expérience, qui ouvrait la voie à un véritable service public de médecine de ville a malheureusement été interrompue sans que les évaluations aient été rendues publiques ; le gouvernement de l’époque a enterrée l’initiative. Et bien nous souhaitons, pour notre part, qu'elle soit reprise.


Ce même paiement à l’acte, à l’œuvre dans la médecine de ville l’est, de façon généralisée dans les cliniques privées mais paradoxalement aussi dans l’hôpital public avec ce droit pour les médecins d’avoir une clientèle privée.


Cette mécanique perverse du paiement à l’acte est relayée dans les établissements hospitaliers, privés et publics par l’instauration de la tarification à l’activité (T2A) qui peut conduire à sélectionner les actes les plus rentables. Ainsi a-t-on pu constater qu’il y a, c’est bizarre, à peu près deux fois plus de césariennes dans le privé que dans le public. Cette tarification à l'activité introduit la logique du privé au sein même du service public puisque, à côté de l’enveloppe du MIGAC (mission d’intérêt général et d’aide à la contractualisation), les hôpitaux publics sont financés par recours à la T2A avec un objectif de 100% en 2012.


Alors que, dès 2006 le déficit cumulé des hôpitaux publics était de 350 millions d'euros, au même moment, le groupe privé de la Générale de Santé a versé des dividendes à ses actionnaires à hauteur de 420 millions d'€. On assiste bien, de par les mécanismes mis en œuvre, à un véritable transfert de ressources publiques vers des intérêts privés.


Il nous paraît donc essentiel de réaffirmer que la santé n'est pas une marchandise mais un droit et nous considérons que la politique actuelle de baisse des dotations budgétaires et la fermeture des hôpitaux de proximité est inacceptable. La lutte pour le maintien de l'hôpital de Carhaix tout comme le mouvement contre la fermeture des petits blocs opératoires à Guéret a été emblématique de la résistance des femmes et hommes de terrain contre ce rouleau compresseur de la rationalisation comptable. Ce n’est pas la loi HPST ou les récentes propositions du gouvernement sur la modulation des honoraires médicaux qui va faire baisser les inégalités face aux soins.


Cette politique de désinvestissement, qui profite au privé, n'épargne pas les grands hôpitaux, avec souvent des conséquences catastrophiques pour les personnels comme pour les malades. En 2008, le CHU de Nantes a adopté un plan de retour à l'équilibre qui s'est traduit par la suppression de 400 emplois de soignants. Pris en étau entre les restrictions budgétaires et les exigences du service public, le CHU a choisi de se plier aux pressions de l’ARH qui faisait miroiter 10M€ pour soulager sa dette de 30M€. Accepter cette option, présentée comme la seule solution raisonnable, c’était reconnaître que les 400 soignants étaient en trop ; peut-on penser que la qualité des soins n’en ait pas été affectée, malgré la conscience professionnelle et le dévouement des personnels ?


Cette seule logique comptable se manifeste d'ailleurs désormais jusque dans le choix des dirigeants puisque les nouveaux directeurs d'hôpitaux peuvent aussi être recrutés parmi les dirigeants d’entreprises privées, sans suivre le cursus complet de formation à l’Ecole de Santé Publique de Rennes. Comme si c'était la même chose de gérer un hôpital et une gare. Comme si les malades n'étaient qu'une forme un peu particulière de marchandise et les patients de simples clients !


Alors ce CHU, privé d’une partie de ses moyens, lentement dépecé et en partie bradé au privé au nom de la pseudo complémentarité public-privé, avec les grands et beaux projets de l’IHU, faut-il le placer sur l'Île de Nantes ou en périphérie ?


Poser quelques questions permettrait de poursuivre un débat que nous n’avons jamais eu avant aujourd’hui, alors que de nombreuses études ont été faites il y a des années :


Faut-il tout rassembler en un seul lieu compact en matière d’équipement ?


Les consultations doivent elles être obligatoirement regroupées ?


La compacité est elle une nécessité ou un geste architectural ?


La démolition reconstruction systématique pour tout l’existant est-elle la plus optimale économiquement ?


La surcharge induite par ce type de grand projet a-t-elle une influence sur l’inflation des coûts dans le BTP susceptible de se répercuter sur d’autres projets comme les logements ? Se pose donc la question du rythme.


Quelle est l’insertion dans l’ensemble dans la ville ?


La forme de la ville que nous voulons et que nous mettons petit à petit en œuvre à Nantes, ville apaisée mais dense, perméable et accessible, n’induit elle pas une certaine distribution des fonctions sur l’espace public, une ouverture des îlots ?


Faisons en sorte, chers collègues, que la nouvelle centralité de notre agglomération, l’Ile de Nantes, accueille dignement notre hôpital public en développant cette forme de ville qui fait la signature de Nantes.


Je vous remercie de votre attention

Statut des assistantes maternelles - intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 3 décembre 2010


Le groupe Alternatifs – UDB approuve vivement ce statut des assistantes et assistants maternelles « municipales ». Les 35 assistantes maternelles de la ville viennent compléter l'offre d'accueil de la petite enfance.

Je rappelle que le statut général des assistants et assistantes maternelles est dérogatoire en de nombreux points à celui appliqué aux autres salariés – notamment en ce qui concerne la rémunération, le temps de travail, la rupture de contrat...


La réforme du statut des assistants et assistantes maternelles et familiales a été adoptée le 27 juin 2005. Ce texte révise de nombreuses dispositions du droit issu de la loi du 22 juillet 1992 avec pour ambition de progresser sur la voie de la professionnalisation, de mieux reconnaître la place des assistants et assistantes maternelles au sein des dispositifs d'accueil des jeunes enfants et d'améliorer leurs conditions de travail.


Le statut que nous adoptons aujourd'hui pour les assistantes maternelles « municipales » renforce ces deux orientations :


1. il permet d'assurer une plus grande qualité de l'accueil grâce à une meilleure intégration professionnelle des accueillants et des accueillantes.


2. Il améliore très sensiblement les droits des assistants et assistantes maternelles.


C'est pourquoi, en attendant une réelle intégration de ce mode d'accueil au service public de la petite enfance, nous votons pour ce statut.

mercredi 17 novembre 2010

Notre Dame des Landes : Bertrand Vrain répond à Gilles Bontemps, vice-président PCF de la Région

Cher camarade,


J'ai lu avec attention ton allocution et je me permets de porter à la connaissance des camarades parties prenantes de l'ANECR les observations suivantes :


1 - je suis bien évidemment d'accord pour concilier les dynamiques économiques et l'écologie, conciliation incontournable car, au rythme actuel, on va droit dans le mur du dérèglement climatique qui se traduira, tu le sais, par l'accroissement des inégalités et la guerre de tous contre tous, donc le contraire de la solidarité à laquelle, vous comme nous, les Alternatifs, nous sommes attachés ;

2 - nous sommes bien sûr à vos côtés lorsqu'il s'agit de soutenir les luttes des travailleuses et travailleurs de ce pays contre les politiques antisociales de Sarko-Fillon qui se moulent parfaitement dans les désirs du patronat représenté par Madame Parisot ;


3 - Nous souhaitons, comme vous, conforter les activités portuaires et aéronautiques et notamment les unités d'Airbus de Saint-Nazaire et de Nantes-Bouguenais. Le transport maritime est porteur d'une sobriété énergétique inégalée des autres modes de transport et le transport aérien reste indispensable, même s'il est une source incroyable de gaspillage énergétique. Il faut donc le promouvoir dans ce qu'il a d'indispensable mais pas dans ce qu'il a de nuisible, notamment avec les compagnies Low cost ;


4 - par contre, et cela ne t'étonnera pas, ta position sur le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes est franchement contre-productive, d'un point de vue économique et d'un point de vue social :

- d'un point de vue économique, consacrer 250 millions d'euros d'argent public au moment où les réformes visant les collectivités locales et la RGPP mettent à mal les finances locales et les services publics n'est pas raisonnable, d'autant plus que ce projet n'est pas nécessaire puisque l'aéroport de Bouguenais est loin d'être saturé avec sa capacité de 4 millions de passagers et ses 37000 mouvements d'aéronefs, trafic en baisse régulière puisqu'il y avait 43000 mouvements il y a 10 ans


- d'un point de vue social fondamentalement puisque la suppression de la piste à Bouguenais fragiliserait considérablement les unités Airbus or tu sais qu'aucune usine Airbus n'existe sans piste et cela ouvrirait la voie à une délocalisation éventuelle. Avec le plan Power 8, on ne peut pas avoir confiance ;


5 - De plus, quand tu dis qu'il y a d'importants problèmes de sécurité à Nantes-Atlantique, non seulement tu joue sur la peur mais en plus c'est totalement faux puisque tu sais bien que Nantes, comme la plupart des aéroports est classé A par la DGAC, c'est à dire sans problème particulier de sécurité et cet état est confirmé par les pilotes professionnels actifs ;


6 - enfin et tu voudras bien m'excuser d'être un peu long mais porter le débat est toujours nécessaire or les conditions soit disant démocratiques ne sont pas acceptables : débats réduit au minimum en Conseil Communautaire, demandé par la Droite au Conseil municipal de Nantes et un financement qui d'une part fait la part belle aux subventions publiques (50%) à VINCI et d'autre part ne correspondent pas au projet vu en débat public en 2003 : d'une plate forme prévu pour 9 millions de passagers, on passe à 4 millions et d'une infrastructure à deux pistes de 3600 mètres pour pouvoir accueillir les A 380, VINCI propose, avec sa participation réduite à 300 millions d'euros, une piste réduite à 2900 mètres, comme celle de Bouguenais, et l'autre piste encore plus courte à 2650 mètres avec une autre suppression de taille : il n'y a plus de taxiway parallèle aux pistes, disposition qui n'existe dans aucun aéroport digne de ce nom dans le monde. Tu vois, Gilles, VINCI est rentré dans les clous du financement prévu mais avec un aéroport Low Cost comme les compagnies qui traitent leurs salariés comme du bétail et si, par malheur cet aéroport se faisait nous serions particulièrement vigilants au personnel utilisé pour le construire car il n'est pas impossible que, comme aux chantiers de STX de Saint Nazaire, VINCI puisse utiliser la directive Bolkestein à son profit en faisant travailler des personnes payées à coup de pied dans le derrière mais je suis sûr que, sur ce point, vous seriez aussi vigilants.


Et Bravo encore pour ton soutien au très beau projet du Tram-Train qui va rendre bien des services et tout le monde l'attend avec impatience même si les retards semblent s'accumuler.


amicalement,


Bertrand VRAIN,
conseiller municipal Alternatif de Nantes

lundi 18 octobre 2010

Plan de financement de l'aéroport de Notre Dame des landes en débat au Conseil de Nantes Métropole du 18 octobre - Le non des élu-e-s alternatifs

Notre Dame des Landes, à quand le crash ? - Intervention de Bertrand Vrain


Avant de commencer, je voudrais vous dire comment j’ai été choqué par le dispositif policier impressionnant ; nous n’avons pas l’habitude de délibérer sous la protection des Robocops. Je trouve tout ça infâmant.


Avec la délibération que vous nous demandez de voter, nous basculons dans l’inconnu. L’inconnu au niveau financier. L’inconnu au niveau de l’emploi. L’inconnu au niveau de l’aménagement du territoire.L’inconnue financière se cache derrière les tableaux des annexes à la convention Etat-Collectivités qui s’engagent pour la bagatelle de 246 M€ dont 115,5 M€ pour nos trois collectivités locales. Certains prétendent, comme le Président du Conseil Général, que c’est pas cher puisque ça représenterait 1,5 € par an et par habitant et Monsieur le Président, vous nous avez dit que cela représenterait 1 pour Mille du budget de Nantes-Métropole ; ce tour d’illusionniste ne trompe que ceux qui y croient : on pourrait dire la même chose pour tout investissement et on sait que ces 245 M€ d’argent public correspondent aujourd’hui à deux lignes de tram de 7 Km, une trentaine d’écoles ou de crèches, une dizaine de ponts urbains sur la Loire ou encore la participation de Nantes-Métropole à plus de 25 000 logements sociaux ou encore 10 fois notre participation aux opérations ANRU en cours sur Nantes et Saint-Herblain.


Or, de ces services publics, de ces aménagements, les habitants de nos communes en ont besoin. L’argent public ne peut servir deux fois. Et vous nous demandez de ratifier le financement d’un projet qui n’a aucune utilité. Dans une contribution subtilement intitulée «L’aéroport de NDDL : un projet du passé, un projet dépassé ?» M. Jean Renard, vice président du Conseil de Développement écrit, je le cite : « Ce projet a été imaginé à la fin des 30 glorieuses, lorsque les questions environnementales et le développement durable n’étaient pas à l’ordre du jour ». Le début des années 70 c’était l’époque du pompidolisme triomphant. Le pétrole était à 4 $ le baril, il est actuellement autour de 85 $ alors que le monde capitaliste est en pleine crise économique. Dois-je rappeler que le débat public sur NDDL date de 2003, alors que le prix du pétrole était à 25 $. A combien sera-t-il dans 30 ans ? A 3 chiffres, c’est sûr, et dont le premier sera supérieur à 1. Alors quel crédit accorder à la fiabilité des études prospectives d’experts qui ont basé leurs hypothèses sur un baril à 60 $ … en 2025 ? Mieux vaut en rire avant d’en pleurer ?


En matière de coût, de nombreux documents ne nous ont pas été transmis : l’accord entre l’Etat et le groupe Vinci ? Le Cahier des Charges ? Le « plan d’affaire de référence » mentionné dans la délibération et les annexes et sur lequel est basé tout l’équilibre économique ? Comment pouvons juger des contributions publiques alors que ces documents fondamentaux sont sous le boisseau ? Toute opacité sur ce dossier nourrit à juste titre la suspicion. Nous vous demandons la transmission de ces documents avant de soumettre au vote cette délibération, car il est bien sûr essentiel de savoir sur quelles hypothèses et sur quel modèle économique ce projet est bâti. Est-ce celui des compagnies low-cost qui ont finalement déserté Poitiers, Clermont Ferrand, Caen, Reims ou Deauville ? Ne faisons pas l’autruche, du moins dans les rangs de la gauche, en faisant semblant d’ignorer que ces entreprises ont décidé de bafouer notre législation sociale en appliquant la directive services de l’UE, fille de la fameuse directive Bolkestein. Tout comme Easyjet ou Cityjet, filiale d’Air-France-KLM, c’est ce que vient de faire Ryanair à Marseille. Et, lamentablement, le maire UMP crie à l’irresponsabilité des syndicats !


Je n’ai guère le temps d’évoquer l’arlésienne des accès par voie ferrée, jugée par le ministre Borloo, je le cite « indispensable dès l’ouverture » et par notre collègue Gillaizeau « un préalable à la réalisation ». La LGV Rennes-Nantes, coût autour de 2 Md€, est dans les cartons et risque d’y rester longtemps. La réponse du berger à la bergère, par la voix du Président Patrick Mareschal est : le Tram-train est trop cher, 140 M€, « on ne pourra pas se payer les deux » mais si on reprend son discours déjà évoqué, ça ne ferait que 3 € par an et par habitant ! Quelle dérision !


Mes chers collègues, je vous l’affirme, l’équilibre économique qui vous est présenté fondra comme neige au soleil et là, non seulement, au revoir les avances dites remboursables, mais les collectivités locales seront obligées de mettre une nouvelle fois la main à la poche parce qu’il sera inimaginable de fermer le seul aéroport qui desservirait la région nantaise.


Le projet de nouvel aéroport détruit 2000 ha d’un patrimoine écologique remarquable. Il est une épée de Damoclès sur les milliers d’emplois chez Airbus et les sous traitants avec les valses de déclarations contradictoires sur le maintien de la piste de Nantes-Atlantique. Et que dire des 1000 à 2000 emplois délocalisés du Sud au Nord ? Aéroport HQE, dites-vous, mais, le coût de transport des personnes délocalisées ne sera pas supporté par le concessionnaire mais par les salariés eux-mêmes qui feront, en voiture bien entendu, en moyenne, tous les jours, plus de 60 Km. Quel bel exemple d’un déséquilibrage Nord-Sud pourtant déjà important, quel bel exemple d’un projet écologique qu’aucun écolo ne soutient ! Tout ça alors que notre aéroport actuel répond à tous les besoins actuels et prévisibles, voyez des plateformes comparables en surface à Nantes Atlantique et à une seule piste, Genève 11 Mpax, San Diego, 17, Gatewick 35 et avec un nombre de mouvements 4 à 7 fois plus importants. Et si les compagnies piaffaient d’impatience d’ouvrir en nombre des lignes régulières à l’international, ça se saurait.


Mes chers collègues, les décisions que nous allons prendre sont très lourdes de conséquences : non seulement, ce projet d’un équipement qui devrait être public est irréalisable financièrement sans l’appui des collectivités, comme c’est d’ailleurs aujourd’hui le cas pour Nantes-Atlantique dont l’équilibre n’est trouvé que grâce à l’apport des parkings voitures et à la quasi absence d’investissement. Il menace l’aménagement du territoire et l’emploi durable. Et il nous met à la solde, d’abord du groupe Vinci, mais aussi des compagnies aériennes qui viendront ou s’en iront, au gré des chantages aux renoncements sociaux et aux demandes de subventions auprès des collectivités.


Construire un aéroport à Notre Dame des Landes, contre la volonté de ses habitants et de ses élus soulignons-le, est emblématique d’un développement non soutenable, à l’image d’une société de gaspillage dont nous ne voulons pas. Le vote d’aujourd’hui sera sans doute sans surprise. Pour nous, il ne changera pas notre opposition, politique et citoyenne, à l’image du vote du Sénat sur les retraites mercredi prochain. Avec la quarantaine d’organisations regroupées dans la coordination, avec l’association des pilotes professionnels actifs opposés au projet, avec l’association des près de 1000 élus qui doutent de sa pertinence, avec surtout les milliers d’habitants de Nantes Métropole et du département qui se démènent pour que grandissent chaque jour la mobilisation citoyenne, nous continuerons à tout faire pour que cet aéroport ne voit jamais le jour.

vendredi 15 octobre 2010

Conseil municipal du 8 octobre - intervention des élu-e-s du groupe Alternatifs-UDB

Demande du label Cit'ergie


Notre décision de nous engager dans la démarche Cit'ergie traduit bien nos orientations en matière énergétique. Il ne faudrait pas, en effet, y voire un simple effet d'annonce. Les objectifs, quantifiés, que nous nous imposons, sont ambitieux. 20% d'économies d'énergie sur dix ans associé à un doublement de la part des énergies renouvelables ce n'est pas rien.
Soyons modestes, cependant, car si ces objectifs sont effectivement ambitieux, il nous faudra les dépasser si nous voulons faire face aux défis majeurs qui nous attendent. Il nous faudra, en effet, réduire de manière substantielle les émissions de gaz carbonique liées aux déplacement, et notre nouveau PDU va nous y aider de manière conséquente. Il nous faudra, aussi, réduire les émissions liées au logement. Si, en effet, la nouvelle réglementation impose une norme stricte de 50 kwh par an et par m² pour toutes les nouvelles constructions, le logement ancien, qui continue à constituer l'essentiel de notre parc, reste énergivore.


Il nous faut donc redoubler d'effort. L'augmentation prévisible des prix de l'énergie ne nous laisse d'ailleurs guère le choix. Je rappelle que le pétrole, qui était à moins de dix dollars le baril à la fin du siècle dernier et à 23 dollars en 2003 a récemment dépassé les quatre-vingt dollars le baril, et ce alors que nous vivons une crise économique sans précédent. Le volontarisme dont la démarche Cit'ergie est la manifestation va dans le bon sens, mais il ne faut pas relâcher notre effort
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Nouvelle politique tarifaire pour les services d'accueils périscolaires des écoles publiques



Nous nous réjouissons de cette refonte de nos tarifs. Nantes est une des villes les plus en pointe en matière d'accueil périscolaire. On sait à quel point il est important de pouvoir faire accueillir ses enfants pour des parents dont les horaires de travail ne coïncident pas nécessairement avec ceux de l'école. Nous sommes contre la gratuité généralisée de ce service public, cependant il doit contribuer à une forme de redistribution par le biais d'un tarif progressif. La progressivité du tarif est, dans ce domaine comme dans d'autres, une exigence démocratique. Le précédent tarif y satisfaisait, mais il produisait des effets de seuils que le lissage que nous proposons élimine. Nous nous en réjouissons d'autant plus qu'il y a une réelle différence entre les tranches les plus basses et les plus élevées. Un ménage très aisé paiera sept fois plus qu'un autre gagnant le SMIC.


Il est important de limiter à 5 € le tarif le plus élevé pour s'assurer que les enfants des milieux les plus aisés utiliseront aussi ce service. La mixité sociale au restaurant scolaire est aussi importante que dans les classes. Je rappellerai seulement qu'un couple avec deux enfants se situant en haut de la tranche quatre a un revenu de prés de 4.100 € par mois. Selon les statistiques de l'INSEE, plus de 80% des ménages français gagnent moins. Quant à la dernière tranche, ceux qui s'y trouvent font partie des 5% les plus hauts revenus. Ce dispositif participe de la distribution des revenus que nous appelons de nos voeux. Nous l'approuvons donc.

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Dénomination d’une voie publique - A propos de Lucien Guitteny



Intervention de Louisette Guibert


Je suis personnellement heureuse de voir le nom de Lucien Guitteny inscrit dans l’espace de la ville. Lorsque j’ai été nommée inspectrice de l’Education Nationale sur Nantes Nord en 1979, le père Guitteny, comme on l’appelait, a largement guidé mon action sur ce quartier. C’est ainsi que je suis devenue très rapidement administratrice de l’APS (association de prévention spécialisée) pour assurer le lien entre la réussite scolaire et la prévention de la délinquance, et ce militantisme a été pour moi déterminant pour ma pratique professionnelle et la conception de l’école ouverte sur le quartier qu’elle m’a aidé à construire.


Nommé Directeur du groupe scolaire de la Géraudière à la fin des années 50, Lucien Guitteny a eu dès le départ un seul et grand objectif : favoriser la réussite scolaire et l’épanouissement culturel du plus grand nombre. Pour cela il veillera sans cesse à maintenir le brassage socioculturel de ses élèves puisque son école était située à la jonction de plusieurs types d’habitat : un lotissement résidentiel, les HLM et Castors de la Boissière, les baraquements du Chêne des Anglais dénommée Cité d’urgence. Pour lutter contre la stigmatisation et la marginalisation de cette population sous-prolétarisée dont étaient issus une partie de ses élèves, Lucien Guitteny s’engagera comme administrateur dans les C.A.E. (Centres d’Action Educative), l’association de Prévention Spécialisée chargée d’animer le Club « les Gerbes » qui accueillait les enfants et adolescents de la Cité lors de leur temps libre. Dans le même esprit, il sera avec l’appui de certains de ses collègues de l’école de la Géraudière à l’origine des premiers Centres Aérés à la Pervenchère.


Dans le cadre des C.A.E., il stimulera l’action et la réflexion des équipes d’éducateurs(trices) en proposant de considérer les jeunes comme « agents porteurs du milieu », à la fois en raison de leur propre dynamisme mais aussi malgré leurs difficultés sociales à cause de l’investissement des adultes en mesure de se dépasser pour le bien-être de leurs enfants. Sur la base de cette orientation socioéducative naîtra un mode d’action communautaire qui marquera au niveau nantais comme au niveau national tant le travail social que la lutte contre la délinquance juvénile. Il permettra notamment d’enclencher une mobilisation collective des habitants de la cité du Chêne des Anglais afin que, malgré la faiblesse des revenus, nul ne soit oublié et que chaque famille dispose d’un logement individuel ou collectif lors du relogement de la Cité d’urgence dans les HLM de la Petite Sensive. Organisation collective qui aujourd’hui ne s’est toujours pas démentie puisque le Comité d’Action de la Petite Sensive vient de fêter son 40ème anniversaire.


Lucien Guitteny en ouvrant l’école sur le quartier, en associant les parents à la réussite de leurs enfants, en mettant en œuvre l’action communautaire, a inventé le militantisme à la nantaise, qu’il en soit remercié.

samedi 25 septembre 2010

Les Roms parias aussi à Nantes ?


Le Président de Nante Métropole va enfin recevoir l’association Romeurope. Il était temps car le climat se dégrade dans une atmosphère de ségrégation nauséabonde causée par la politique à caractère raciste du gouvernement qui ne peut que rappeler une époque sinistre de notre histoire.


Cela fait de longtemps que des élu-e-s Alternatifs de Nantes réclament la tenue d’une table ronde, conformément à la demande de Romeurope et nous avons envoyé, avec les élus Verts, un courrier à Jean-Marc Ayrault en ce sens il y a plusieurs mois.


Nous le disons et le répétons, la politique systématique d’évacuation, souvent musclée, des terrains occupés n’est pas une solution. Les communes de Sainte-Luce et Indre ont montré que d’autres pratiques sont possibles.


Si 3 sites d’accueil ont bien été aménagés dans l’agglomération en 2005 et 2006, le dispositif d’accueil reste très insuffisant et il conviendrait d’opérer avec fermeté vis-à-vis des maires des communes qui ne veulent pas respecter la loi Louis Besson. Et ils sont nombreux dans la métropole puisque 17 communes sur 24 ont plus de 5000 habitants.


Les élu-e-s Alternatifs regrettent également la récente décision de la Ville de Nantes de faire appel de la décision du Tribunal de Grande Instance la condamnant à verser 300€ d’indemnités à chacun des 29 Roms expulsés. Au-delà du côté cynique vis-à-vis de personnes en situation d’extrême précarité, cette décision conforte, qu’on le veuille ou non, la politique de stigmatisation véhiculée par le gouvernement. Nantes, ville solidaire, n'a pas à jouer les supplétifs du Ministre de l'Intérieur !

Bertrand Vrain

vendredi 6 août 2010

Claude PROU


Une grande dame de la solidarité nous a quittés.

Militante socialiste de longue date, Claude PROU était d’abord une indignée permanente face aux injustices. Elue municipale à Nantes de 1977 à 1983, puis de 1989 1995, elle a toujours su mettre cette sensibilité et ses convictions de femme de gauche au service des opprimé-e-s et des victimes des accidents de la vie.

Son humanité et sa détermination vont nous manquer mais son exemple demeurera à jamais dans la mémoire de nombreux nantais-es.

François Préneau (ex-élu municipal nantais de 1989 à 2001)

lundi 31 mai 2010

Projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes : quand la démocratie formelle combat la démocratie réelle !

Le projet est vieux de 40 ans ; les oppositions sont aussi anciennes que lui et Les Alternatifs sont une des parties prenantes du mouvement depuis le début. Le processus formel, de « débat public » a eu lieu en 2003, une enquête publique et une déclaration d’utilité publique en 2008, évidemment conforme aux conclusions de la commission d’enquête en évitant de répondre aux réserves qui y étaient incluses. Celles-ci précisaient, entre autres, que le projet était un pari sur l’avenir. Elles tombaient à pic, juste avant l’envolée du prix du pétrole à près de 150 $ le baril en 2008 après avoir été autour de 25 $ en 2003, au moment du débat public, pour se situer aujourd’hui, en pleine crise économique mondiale, à 90 $. A ce rythme, des paris, il y en a et ce n’est pas fini.

Ce projet, soutenu par les présidents socialistes de Nantes-métropole et Maire de Nantes, du Conseil Général de Loire-Atlantique, et du Conseil Régional des Pays de la Loire, a fait l’objet de délibérations dans les 3 conseils pour assurer un équilibre financier à l’entreprise délégataire du Partenariat Public Privé retenu incessamment pour assurer non seulement la construction de l’infrastructure mais aussi l’exploitation pour 55 ans. Ces délibérations précisent qu’en cas de retour à meilleure fortune, c'est-à-dire des bénéfices pour l’exploitant, il pourra rembourser ces aides des collectivités locales. C’est ce qu’on appelle la socialisation des pertes car chacun imagine la pertinence des prévisions économiques qui sous tendent l’équilibre économique du projet pour 55 ans, alors que le baril de brut sera à 150 $, 200 $, 500 $ ou, pourquoi pas 1 000 $, soit 6 fois le prix de 2008 qui, lui-même était 6 fois celui de 2003.

Dans notre monde du transport aérien, complètement libéralisé, les compagnies ne prendront pas de gant pour fuir une plateforme ou une autre comme elles l’ont fait à Clermont-Ferrand ou comme elles menacent de le faire à Marseille si le dumping social qu’elles mettent en œuvre ne peut pas se faire comme elles le souhaitent ; le capitalisme n’a pas de morale, il n’a que des intérêts. Et dire que les socialistes soutiennent ce type de développement !

Bien entendu, en plus des élus communistes et UMP, les majorités socialistes des trois collectivités suivent, le doigt sur la couture du pantalon, les directives des présidents, tant la trouille de ne pas être soutenu par l’appareil socialiste pour les prochaines élections est prégnante ; soutien à l’unanimité ou presque puisque quelques élus courageux refusent ce chantage et s’opposent publiquement au projet comme les élus Alternatifs, Verts, et … MODEM.

L’opposition s’est structurée et démonte les arguments des promoteurs du projet, partout, comme nous l’avons fait pour le TCE, dans les villes et les campagnes. Si bien que, petit à petit, non seulement les agriculteurs et riverains de Notre-Dame-des-Landes se lèvent en masse mais aussi plus de 600 élus et même des pilotes professionnels et de nombreux habitants, y compris autour de la plateforme actuelle de Nantes-Atlantique qui subissent pourtant des nuisances sonores.

Nos édiles socialistes n’ont pourtant pas jugé utile de réorganiser un nouveau débat public alors que les éléments de base du débat de 2003 ont changé du tout au tout. Pire, ils refusent de provoquer une étude indépendante sur l’opportunité du projet et les solutions alternatives permettant de réduire les nuisances actuelles liées à l’orientation de la piste de Nantes-Atlantique.

Les arguments des porteurs du projet s’affaissent sous la critique, les uns après les autres : la soi-disante saturation de la plateforme actuelle, les risques liés au survol de Nantes, déniés par les pilotes professionnels, les perspectives pharaoniques avancées de développement du secteur aérien. Le projet implique pourtant la stérilisation de plus de 2 000 ha de terres et la perte d’un bassin agricole dynamique en zone péri-urbaine ainsi qu’une zone de biodiversité exceptionnelle, il fragilise des emplois au Sud Loire et le site Airbus proche de la plate-forme actuelle (2000 emplois) et il implique des investissements colossaux sans prouver son utilité sociale, il aggrave l’étalement urbain au nord de l’agglomération et il porte des risques d’inondations dans des zones urbanisées. Mais rien n’y fait.

Que les opposants tiennent une vigie devant le Conseil Général depuis un an et demi, vigie transportée le 5 mai devant l’assemblée nationale au moment de la discussion du Grenelle 2, avec l’appui des Alternatifs, qu’ils réclament à corps et à cri cette étude indépendante, qu’ils argumentent, qu’ils interpellent, rien n’y fait. Les présidents restent droit dans leurs bottes : circuler, il n’y a rien à discuter, le débat a eu lieu, Notre-Dame-des-Landes se fera, comme dit Jean-Louis Borloo. Le seul débat en Conseil municipal de Nantes, avec l’appui zélé de l’émissaire de la préfecture, a été provoqué à la demande de l’opposition de droite et en application du règlement intérieur, un comble ! Le débat au sein du Conseil Général a tout droit conduit son président à pousser une élue opposée au projet à rendre sa délégation. Mais, comme toute opposition condamne son auteur à rester un élu « de base », c'est-à-dire sans pouvoir sinon celui de parler, l’éviction du seul opposant au bureau du syndicat mixte d’études dédié au projet laisse rêveur lorsqu’on sait qu’il s’agissait du représentant unique de la Communauté de Communes d’Erdre et Gesvres sur laquelle est précisément situé le projet.

Ainsi, la démocratie formelle et administrative du projet se déroule inexorablement, sourde aux argumentaires et à la démocratie de terrain.

Mais l’opposition au projet et la mise en avant des propositions alternatives se renforcent : le Dixième rassemblement contre le projet à Notre-Dame-des-Landes se déroulera les 2, 3 et 4 juillet 2010 au lieu-dit LE LIMIMBOUT avec :

• Vendredi 2 juillet : 3ème édition du festival de musique «Le Plancher des Vaches » (rock et textes militants, reggae dub, rock country)

• Samedi 3 juillet : stands d’information, diaporama et conférences : écologie, social, économie…Délocalisation/relocalisation

• Dimanche 4 juillet : 10e pique-nique des opposants et après-midi musicale


Bertrand Vrain, conseiller municipal Alternatif de Nantes

mercredi 7 avril 2010

Conseil municipal de Nantes du 2 avril 2010 : droits des femmes




Intervention de Louisette Guibert


La Ville s'est engagée depuis déjà de longues années dans des politiques volontaristes pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

Je voudrais profiter de cette délibération pour dire mon inquiétude quant à la volonté de l'Etat de mettre en oeuvre les politiques publiques en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes au niveau régional eu égard aux conditions dans lesquelles la nouvelle déléguée régionale a été nommée.

Un peu d'histoire :

En 1978, lors de la nomination de Françoise Giroud, première secrétaire d'Etat à la condition féminine placée auprés du Premier ministre, les féministes sur le terrain se sont mobilisées pour que soient créées des délégations régionales pour une mise en oeuvre opérationnelle des orientations stratégiques d'égalité, et ainsi être les interlocutrices privilégiées des associations et des réseaux militants.

L'idée était de mettre un service sous l'autorité directe des préfets, service dirigé par un cadre, agent de l'Etat catégorie A, ou par un contractuel titulaire d'une licence ou d'une équivalence.

Lors du départ à la retraite de Marie-Françoise Gonin, le préfet a fait appel à candidature et, suite à une étude de dossiers, suivie d'entretiens, une personne a été proposée par le préfet pour nomination par madame Morano comme déléguée régionale aux droits des femmes et à l'égalité.

Or cette personne proposée n'a pas été nommée.

A été nommée Madame Leridant Annick, dont le dossier avait été rejeté en premier examen car elle ne possède pas le niveau licence requis pour ce type de poste.

Compte tenu des conditions dans lesquelles s'est effectuée cette nomination, au mépris des règles concernant le niveau de recrutement et de compétences, cette nomination ne peut être interprétée que comme une dévalorisation de cette fonction.

Les associations qui luttent pour les droits des femmes et tout particulièrement le collectif de vigilance féministe se sont mobilisées dés que des rumeurs ont vu le jour, et ceci sans succès.

Au delà du blocage que vont provoquer les conditions dans lesquelles Madame Leridan a été nommée, cette nomination est très inquiétante pour l'avenir de ce service.

Je rappelle qu'en 2002 nous luttions pour retrouver comme au temps d'Yvette Roudy un ministère des droits des femmes. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un service qui dépend du ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité, service qui n'a plus aucune autonomie et est rattaché à la mission solidarité et intégration.

On voit là le chemin parcouru dans le sens d'une disparition de cette politique publique aujourd'hui encore si nécessaire dans un pays où l'égalité de fait est loin d'être atteinte et où une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint.

Pour ma part, j'interprète cette nomination contestable et contestée comme le signe d'une fin programmée du service régional aux droits des femmes et à l'égalité.

Conseil Municipal de Nantes du 2 avril 2010 : l'action éducative



Intervention de Louisette Guibert


Comme on le voit depuis le début de ce débat, la réussite éducative est une responsabilité partagée, partagée avec les premiers éducateurs que sont les parents, partagée avec l'école, partagée avec les associations et et les structures de loisirs, et donc partagée entre les différentes politiques de notre collectivité.

Cette responsabilité partagée s'inscrit dans le respect de la place de chacun des acteurs et de la continuité de la chaine éducative, car sur notre territoire des actions éducatives sont mises en oeuvre bien au delà de nos seules prérogatives réglementaires.

Les actions éducatives mises en place pour permettre :

1.la réussite scolaire :

Il s'agit, en cohérence avec l'école, de soutenir des actions qui aident les enfants et les jeunes à réussir leur scolarité.

2.L'apprentissage de la citoyenneté

L'offre éducative favorise l'apprentissage des règles de vie en société, sans lesquelles l'enfant ou le jeune ne peut se sentir en sécurité. A travers la pratique d'activité , l'élève à l'école, comme l'enfant ou le jeune dans la cité est amené à reconnaître, à respecter, voire à élaborer avec d'autres des règles de vie communes.

3.L'ouverture au monde :

il s'agit d'une valeur fondamentale de l'éducation pour toutes et tous qui se traduit par la rencontre de la diversité et l'élargissement du champs d'expérience.

En élargissant son environnement social et culturel l'offre éducative favorise le partage social, culturel et générationel. C'est un espace de valorisation dans une perspective de reconnaissance de l'autre. Il s'agit aussi de permettre à tous les enfants de découvrir de nouvelles activités, de nouvelles pratiques pour élargir leur horizon culturel.

Quelques exemples de nos actions dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle.

Les Actions lecture – écriture sont emblématiques de notre volonté politique : en lien avec la politique de lecture publique développée par les médiathèques et les lieux de lecture associatifs, nous avons mis en place le Centre de Ressources Ville (CRV). Les actions du centre de ressources sont à la fois sur le temps scolaire, en articulation étroite avec l'Education Nationale, mais aussi hors temps scolaire, en accompagnement des enfants les plus éloignés de la lecture.

Trois classes lectures sont organisées chaque année dans des écoles de ZEP ou à favoriser. Pendant deux semaines une classe travaille en lecture / écriture sur un projet avec le centre de ressources qui assure en parallèle une formation de l'équipe éducative de l'école concernée.

Un thème de lecture est choisi pour deux années par le CRV permettant aux classes nantaises volontaires de déposer des projets sur les lieux de lecture et sur le quartier.

Chaque année le CRV invite 5 auteurs jeunesse pour des rencontres à la fois avec les professionnels (bibliothécaires – enseignants – animateurs – personnel petite enfance...), mais aussi des rencontres avec les élèves. Il s'agit de permettre aux enfants d'être en relation avec des personnes dont le métier est d'être écrivain et d'échanger sur l'acte d'écriture.

La culture et les arts est ce qui donne sens aux apprentissages, c'est pourquoi l'éducation culturelle et artistique s'inscrit pleinement dans une politique de réussite éducative volontariste. Rappelons que le capital culturel est ce qui fait la différence dans la réussite scolaire – la « distinction » comme disait Bourdieu.

Nos établissements municipaux, que ce soit le Musée des Beaux Arts, le Museum d'Histoire Naturelle, le Château des Ducs de Bretagne, le Musée Jules Verne, le Planetarium, ont tous des services éducatifs tout à fait exemplaires et proposent des activités culturelles de la maternelle à l'université aux enfants scolarisés à Nantes. Cette part de leur activité est inscrite dans leur projet d'établissement.

Au delà de ces exemples, on peut citer le travail fait dans le cadre des concerts éducatifs mais aussi de la Folle Journée, de Angers Nantes Opéra, des lieux de cultures moins prestigieux comme le Pannonica entretiennent des rapports continus avec des écoles, des collèges et des lycées nantais, de petits lieux comme des galeries d'art associatives développent des actions de proximité. L'art en partage sur les quartiers prioritaires propose des actions de création partagée aux enfants et aux jeunes.

Sans recenser tout ce qui se passe dans le cadre du CEL, je veux juste vous lire un article paru hier sur un atelier l'école Ange Gépin.

Je pourrais citer beaucoup de domaines où la Ville accompagne ou initie des actions éducatives qui concourent à la réussite éducative.

•Actions d'ouverture à l'Europe dans le cadre du partenariat avec Euroécole.

•Les classes de découverte – en 2009, ce sont 1221 élèves nantais qui ont pu bénéficier d'une aide au départ en classes transplantées.

Enfin, comme vous avez pu le lire dans Nantes – Passion, et conformément à notre engagement dans le programme Nantes et Plus, nous nous attelons à une nouvelle étape pour permettre aux familles de scolariser leurs enfants dans une école qui propose une enseignement bilingue français – breton. Il s'agit pour nous de compléter l'offre, dans le cadre du service public en accompagnant l'ouverture d'une nouvelle classe bilingue à l'école des Batignoles, en partenariat avec l'association Div Yezh.

Pour conclure, je souhaite souligner que les actions culturelles sont des actions ouvertes à tous et à toutes avec un soutien privilégié aux publics et aux territoires fragiles, des actions qui articulent les temps scolaires et périscolaires, en lien avec le territoire aux enfants et aux jeunes, de la naissance à l'université des possibilités d'ouverture au monde, d'autonomie et d'épanouissement.

A travers les actions culturelles, notre ambition est grande, il s'agit en proposant à tous les enfants et à tous les jeunes, à chacun et à chacune, une approche sensible et critique du monde qui conjugue la sensibilité aux oeuvres et à leurs contextes, l'approche cognitives des languages et le développement des pratiques personnelles.

Cette approche contribue à la construction progressive de l'identité sociale, civique et culturelle tout en mobilisant et développant l'initiative et l'autonomie des enfants.

Enfin nous espérons qu'elle participe à construire des repères qui fondent une culture humaniste.

mardi 23 mars 2010

Un parrainage inadmissible



Alertés par les responsables de l'association France Palestine Solidarité sur le parrainage donné par la ville de Nantes à une conférence du vice-président de l'association France - Israël, Louisette Guibert et Bertrand Vrain sont intervenus auprès de M. Ayrault, député maire de Nantes :

"Nous avons été désagréablement surpris d'apprendre que la Ville de Nantes parraine, demain 24 mars, salle Jacques Demy, dans le cadre de la semaine de la francophonie, une conférence intitulée « Regards de la situation d'Israël en 2010 : géopolitique, économique et culturelle. », conférence au cours de laquelle interviendra Charles Meyer, vice-président de l'association France-Israël.

Tu n'es pas sans savoir que l'association France-Israël est présidée par William-Gilles Goldnadel, avocat de la pamphlétaire islamophobe Orianna Fallaci. Selon un rapport du MRAP il se ferait une spécialité de harceler juridiquement les journalistes qui refusent de se faire les thuriféraires du gouvernement israélien actuel et aurait des liens avec la Ligue de Défense Juive, organisation fasciste interdite en Israël.

Le soutien de France-Israël à la politique de colonisation tout comme aux agressions de l'armée israélienne contre les populations palestiniennes est, bien entendu, total. Quant à sa complaisance vis-à-vis de l'extrême-droite, les propos de son ancien président, Michel Darmon parlent d'eux-mêmes :

Depuis dix ans, la communauté juive s’est trompée de combat. Ce n’est pas Le Pen notre ennemi, mais la politique étrangère de la France

Tu comprendras que cette conférence, avec le soutien de la Ville de Nantes, est pour nous un réel scandale à l'heure où Israël bafoue ouvertement le droit international en intensifiant la colonisation à Jerusalem-est.

C'est pourquoi nous te demandons que cette conférence, qui se tient dans une salle municipale, soit purement et simplement annulée


Louisette Guibert et Bertrand Vrain

PS) bonne nouvelle : la Ville vient d'annoncer l'annulation de cette conférence avec France-Israël et Technion-France qui devait avoir lieu aujourd'hui 24 mars, frauduleusement dans le cadre de la semaine de la Francophonie.

mercredi 17 mars 2010

Notre Dame des landes : réponse à M. Bruno Hugues de Larauze



Dans le Forum de l'édition de mardi du journal Ouest France, Monsieur Bruno Hugues de Larauze, président de l’association Ouest-logistique défend le projet de Notre Dame des Landes en reprenant les mêmes arguments que les promoteurs du projet, tous démontés les uns après les autres.

On ne peut pas laisser écrire qu’un nouvel aéroport permettra une meilleure accessibilité aérienne aux autres villes européennes et que le déplacement à l’international à partir du grand ouest serait moins pénalisé qu’actuellement ? Les délocalisations d’entreprises évoquées par Monsieur Bruno Hugues de Larauze faute d’un « outil aérien compétitif » ne sont qu’une fable. En réalité, si les responsables économiques estiment qu’il n’y a pas assez de liaison directe au départ de Nantes, ce n’est nullement à cause de la plateforme actuelle qui est déjà un aéroport international mais en raison de la frilosité des compagnies qui n’estiment pas avoir de clientèle suffisante pour remplir leurs avions. Nantes-Atlantique est très loin d’être saturé ; il est comparable avec sa seule piste, à Genève, qu’on ne peut pas taxer d’aéroport provincial avec ses 13 Millions de passagers.

Mais, si Monsieur Bruno Hugues de Larauze met en avant les créations d’emploi, il ne parle pas de la désorganisation qu’impliquerait cette délocalisation de l’aéroport du sud au nord et la suppression de la piste utilisée par Airbus, ce qui fragiliserait les installations existantes et les emplois qui vont avec. Je rappelle qu’aucun site Airbus n’existe sans une piste.

Pour finir, je comprends quand même un peu Monsieur Bruno Hugues de Larauze dans son plaidoyer pour ce projet puisqu’il est président de la CCI de Saint-Nazaire et que deux prétendants à la concession de 55 ans, Vinci et Bouygues, ont, comme partie prenante et donc intéressée, la CCI Nantes/Saint-Nazaire.

La boucle est bouclée.

Bertrand Vrain

jeudi 25 février 2010

Sans parité, pas d'égalité !



Ce 25 février, enfin, le projet de loi sur les violences faites aux femmes sera débattu à l’Assemblée nationale. Cette loi constitue une véritable opportunité pour faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes.

Cependant, dans le même temps, Didier Migaud, un homme remplace un homme à la tête de la Cour des comptes.

Au Conseil constitutionnel, trois hommes sont nommés.

Aucun commentaire à ce jour sur l’absence de femmes dans ces nominations.
N’y aurait-il pas en France de femmes « sages » ?

Tant que la parité dans les grandes institutions de la République ne sera pas considérée comme une exigence démocratique , tant que les responsabilités ne seront pas partagées entre les femmes et les hommes, l’égalité ne sera pas en marche.

Et l’on peut voter toutes les lois contre les violences faites aux femmes, sans égalité de fait, les violences faites aux femmes- qui sont l’expression visible de l’oppression des femmes et de l’inégale dignité- perdureront.

Pour l’ensemble des femmes françaises aujourd’hui, ces quatre nominations sont vécues comme une réelle violence symbolique.

Louisette Guibert

lundi 8 février 2010

Charte nantaise du dialogue citoyen


Intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 29 janvier

Pour amener in peu de légèreté au débat, je vous propose une devinette : qui a dit ?

« Il y a quelques années on prévoyait que la ville allait se disperser, se défaire, et avec elle liens sociaux, les rapports humains, les relations de proximité. On redécouvre le besoin de convivialité, d'urbanité.
Au fond c'est la citoyenneté qui semblait appelée à se dissoudre dans le marché mondial. Elle s'est ressourcée dans l'épreuve de la crise. Dans le monde de demain, il faudra de nouveau compter avec les citoyens.
»

Président Sarkozy, Davos, le mercredi 27 janvier 2010

A Nantes, nous n'avons pas attendu la grande leçon de morale au monde du président Sarkozy à Davos, ni même la crise pour engager une démarche de démocratie participative
Pour nous Alternatifs, mouvement autogestionnaire, et pour l’UDB, qui se réfère à la démocratie participative, cette charte du dialogue citoyen est le cœur même de la politique que nous voulons mener. C’est pour nous le plus important engagement transversal de notre programme municipal.
La charte que nous approuvons aujourd’hui est un outil généraliste et structurant du dialogue citoyen. Elle a été élaborée grâce à une méthode faisant appel à une procédure participative. Ce processus a permis à trois groupes de travail représentatifs des parties prenantes du dialogue citoyen (les élus, les agents municipaux, les associations et les citoyens actifs) de réaliser un travail de co-construction et de co-rédaction de cette charte.

Je fais partie d'un groupe d'élus qui ont collaboré à ce travail et je souhaite dire deux mots sur l'intervention de monsieur Bainvel qui prétend que cette charte est un copié-collé extrait de Wikipedia.
Pour ma part, j'ai travaillé environ 50 heures, et je ne suis pas la seule, pour élaborer collectivement le contenu et pour rédiger. Je trouve donc les propos de monsieur Bainvel particulièrement humiliants.

La méthode d'élaboration a été à la hauteur du résultat. Cette charte est exigeante, tout particulièrement pour nous les élu-es , puisqu’elle concerne chacun et chacune d’entre nous, dans tous les secteurs de nos délégations et dans toutes les représentations.

Il ne faudrait pas, en effet, réduire le dialogue citoyen aux Conseils de Quartier et aux instances de dialogue donnant la parole à des publics spécifiques (comme le Conseil Nantais pour la Citoyenneté des Etrangers, le Conseil Nantais de la Jeunesse, le Conseil Nantais des Personnes Handicapées) mais cette démarche, cet état d’esprit, cette exigence doit être au cœur de toutes les politiques publiques.

C’est en associant aux mieux nos concitoyens avec leur expertise d’usage, en associant les services municipaux avec leur expertise technique que nous serons réellement efficaces.

Le dialogue citoyen, c’est aussi une exigence importante pour les employés municipaux auxquels il va falloir proposer des formations sous forme d’action-formation, en cohérence avec l’idée qui guide cette charte, celle d’une co-production des politiques municipales.

Enfin, cette charte ouvre le dialogue citoyen à tous les Nantais et Nantaises, quelle que soit leur origine et leur statut.

Cette charte réaffirme l’attachement de la ville de Nantes à la citoyenneté de résidence, et elle s’engage à développer une offre de participation accessible à tous et à toutes. C’est pour nous essentiel.

Journée historique pour le groupe Alternatif –UDB, c’est dans l’enthousiasme que nous votons cette Charte Nantaise du Dialogue Citoyen qui est mise à l'expérimentation et qui devrait évoluer au fur et à mesure des évaluations partagées.

Construction du lycée Ile de Nantes


Intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 29 janvier 2010

C'est une grande joie de pouvoir participer, en tant qu'élue, à la construction d'un lycée neuf au coeur de Nantes, une opportunité rare qui nous est donnée , grâce à l'aménagement, de l'Ile de Nantes.

Sa localisation ente le conservatoire de musique et le stade Lecointre nous donne déjà une idée de l'enjeu de ce pôle à la fois éducatif, culturel et sportif. La partie enseignement général recrutera au delà de l'Ile de Nantes des élèves du secteur de Malakoff, assurant ainsi un brassage social qui bénéficiera à chacun-e et à tous et à toute.

Je voudrais insister tout particulièrement sur l'offre de formations technologiques, tertiaires de haut niveau à rayonnement académique. Depuis toujours l'enseignement technologique souffre du peu de considération qu'on lui accorde. Le lycée de l'Ile de Nantes va rompre avec cette logique en accueillant les deux plus anciens établissements professionnels de notre ville : le Lycée Vial, fondé en 1869, et le lycée Leloup Bouhier, créé en 1834.

Ce lycée offrira tout une gamme de formations tertiaires de haut niveau allant de la formation professionnelle pré-bac aux BTS. S'y ajouteront des classes préparatoires aux grandes écoles qui feront de cet établissement le troisième pôle d'excellence nantais, à côté des lycées Clémenceau et Guist'hau.

Les élèves seront accueillis dans des locaux neufs et modernes, dans un îlot qui conserve sa dimension d'espace vert.

Par ailleurs, le bâtiment sera conçu pour un accueil totalement adapté des élèves handicapés qui viennent de l'ensemble du grand ouest et fréquentent aujourd'hui le lycée Leloup Bouhier.
Pour conclure, ce lycée polyvalent représente symboliquement la synthèse de nos luttes pour l'éducation accessible à tous et à toutes : lycée général implanté dans un quartier où la mixité sociale existe de fait, lycée professionnel et technologique d'excellence, scolarisation des élèves handicapés moteurs et sensoriels.

Si je suis heureuse que les élèves de Nantes et de l'agglomération puissent bénéficier d'un établissement d'excellence, il est important d'attirer l'attention sur l'égalité de traitement des jeunes sur l'ensemble du territoire régional et je profite de cette délibération pour encourager mes collègues à faire pression auprès de l'Etat pour l'ouverture d'un lycée public à Beaupréau.

Il est urgent aujourd'hui d'annuler la dette Haïtienne


Intervention de Bertrand Vrain au conseiller municipal du 29 janvier 2010.

Les 50 000 euros versés à Médecins Sans Frontières sont un début pour la Ville de Nantes. Cette aide exceptionnelle sera suivie pendant plusieurs années d'aides à la reconstruction.

Haïti, au delà du symbole de l'esclavage et du colonialisme, c'est aussi et surtout le symbole de la résistance et de la victoire des idéaux de la Révolution Française.

Nous rappelons que le peuple d'Haïti a toujours lutté pour sa liberté. Cette liberté, les Ha¨tiens l'ont défendue contre les troupes du troupes envoyés par Napoléon pour rétablir l'esclavage et nous avons plus qu'un devoir de solidarité envers Haïti : un devoir de réparation historique. Nous savons, grâce au futur mémorial à l'abolition de l'esclavage que Nantes a bâti une partie de sa fortune sur le commerce triangulaire. Nous savons moins que c'est à Haïti qu'allaient la plupart des esclaves qui transitaient par notre ville.

La subvention que vous nous proposez de voter, monsieur le Maire, y participe. Elle ne saurait suffire, cependant. Il est urgent aujourd'hui d'annuler la dette Haïtienne – un milliard de dollars que le pays ne pourra manifestement jamais payer – et de lancer une grande initiative internationale pour financer la reconstruction des bâtiments mais aussi de la société et de l'Etat. Enfin, face à la honteuse proposition de Monsieur Besson de ne pas expulser temporairement les haïtiens sans papiers, nous exigeons la régularisation de tous les sans-papiers haïtiens.

Schéma départemental d'accueil des gens du voyage



Intervention de Louisette Guibert au Conseil municipal du 29 janvier 2010 :

La loi nous impose de donner notre avis sur le schéma départemental d'accueil des gens du voyage 2010 – 2016. Je suis naturellement sans illusions sur la portée de cet avis – le gouvernement a depuis longtemps fait la preuve de son esprit de fermeture, dans ce domaine comme dans d'autres – mais la même loi nous impose de formuler nos remarques dans un délai très court, faute de quoi l'Etat considérera que nous sommes d'accord avec ce qu'il nous impose.

La Ville de Nantes a réalisé et continuera à réaliser des investissements considérables pour remplir ses obligations en terme d'accueil des gens du voyage puisque nous prévoyons d'ouvrir une seconde aire d'accueil au début de cette année et que le troisième équipement demandé par le plan est d'ores et déjà inscrit dans la programmation pluriannuelle 2010 – 2016. Nous avons également mis en place un terrain provisoire d'accueil à la Prairie aux Mauves et accompagnons les gens du voyage en voie de sédentarisation en créant des habitats adaptés et des terrains familiaux.

La Ville de Nantes a fait son travail, même si les besoins, eu égard à la réputation de l’hôpital de Nantes où beaucoup de gens du voyage viennent se faire soigner, il est urgent de construire un lieu d’accueil spécifique.

On ne peut pas en dire autant de l'Etat qui annonce qu'il ne participerait pas aux projets déposés après le 31 décembre 2008. Cela met en grande difficulté celui de la Chantrerie. Cela traduit surtout un profond mépris pour des collectivités territoriales auxquelles on demande de faire toujours plus mais auxquelles on donne toujours moins de moyens. La loi Besson de 2000, qui rend obligatoire l’aménagement d’aires d’accueil dans les communes de plus de 5.000 habitants, avait représenté une réelle avancée pour les gens du voyage mais elle n'a de sens que si l'Etat joue pleinement son rôle de garant des solidarités territoriales.

En se désengageant de ce dossier au moment même où il supprime la taxe professionnelle et organise le démantèlement des services publics, il le vide de sa substance et risque fort de ramener les gens du voyage à la situation d'éternels squatters qui était la leur avant la loi de 2000. Il risque aussi de créer un accueil à deux vitesse et d'enfermer les communes pauvres, qui sont aussi les communes populaires, dans des situations ingérables.

Nous ne pouvons l'accepter, c'est pourquoi nous nous joignons à la demande que vous faites, Monsieur le Maire, de voire rétablit les financements d'Etat pour toutes les opérations de construction d'aire d'accueil. Nous voterons donc cette délibération

lundi 25 janvier 2010

Une polémique indécente



« Il est indécent de mettre en balance la solidarité aujourd’hui indispensable avec Haïti et la construction d’un lieu de mémoire inscrit dans la chair de notre ville »



Le Mouvement des Alternatifs et ses deux conseillers municipaux nantais, Louisette Guibert et Bertrand Vrain, sont indignés par la polémique engagée par Sophie Jozan, élue UMP à Nantes, à propos du soutien à Haïti et du Mémorial à l’Esclavage.

Les Alternatifs dénoncent une attitude coloniale, démagogue, faisant plus appel à la charité qu’à la solidarité. Le peuple de Haïti a acheté sa liberté et a payé aux Nantais tout particulièrement son indépendance. Et nous savons que, de façon non formelle, la colonisation a continué jusqu’à nos jours.

Il est indécent de mettre en balance la solidarité aujourd’hui indispensable avec Haïti et la construction d’un lieu de mémoire inscrit dans la chair de notre ville. Rappelons que les 43% des navires négriers français sont partis de Nantes (1710 expéditions). Et que ce sont les armateurs nantais qui ont peuplé Saint Domingue.

La construction du Mémorial à l’esclavage s’inscrit dans un mouvement qui doit faire de Nantes le lieu de référence international d’histoire et de luttes contemporaines contre toute forme de traite des êtres humains et d’esclavage.

Face à l’indécente annonce du Ministre Besson de suspendre provisoirement les reconduites des haïtiens sans papiers, les Alternatifs renouvellent leur exigence d’une régularisation immédiate.

Louisette Guibert et Bertrand Vrain