vendredi 18 décembre 2009

L'irresponsable développement du chauffage électrique


par Bertrand Vrain


Bon sang, il fait froid et voilà qu’EDF prévient qu’il pourrait y avoir coupure de courant, ce qui ne manque pas de faire ressortir la demande de croissance des moyens de production qui seraient donc insuffisant pour répondre à la demande ; c’est à peu près la même chose chaque année en fonction de la rigueur de l’hiver. Nous avons voté à Nantes l’excellente délibération sur une OPAH audit énergétique au dernier conseil municipal. Rappelons que la moitié des aides du CCAS concernent des difficultés pour payer l’énergie et en premier lieu l’électricité : les personnes modestes ont parfois du mal à se payer des installations de chauffage performantes pour des locaux qui sont souvent des passoires thermiques. Le chauffage avec des convecteurs électriques est souvent, dans ces conditions, la cause de ces malheurs.

Mais pourquoi donc nous risquons la coupure de courant ? Parce que le chauffage électrique, qui équipe au moins 60% des logements neufs, est très sollicité car il fait froid : la puissance appelée maximale, en ce moment 90 000 MW environs, dépasse et de loin la même pointe de 19 heures un mois plus tôt à moins de 70 000 MW qui elle-même était largement supérieure au creux de 16 heures à moins de 60 000 MW, dépassant largement le creux de la nuit à moins de 50 000 MW. Ainsi, faire varier la puissance de plus de 50 % nécessite le recours aux moyens de production très médiocres en rendement, turbines à gaz ou centrales thermiques à flamme, particulièrement émetteurs de CO2.

Ces variations de puissance se font sur un rendement global de production électrique particulièrement mauvais : 1 KWh utilisé à la prise de courant nécessite au moins 3 KWh en production à la centrale, résultat du principe même des centrales à condensation, qu’elles soient thermiques classiques ou nucléaires.

Contrairement aux dires des promoteurs du chauffage électrique, celui-ci n’est pas sans émission de CO2. Alors que le nucléaire n’émet en moyenne que 50 gCO2/KWh, le recours aux moyens de production utilisant des combustibles fossiles fait monter ce chiffre à 600 gCO2/KWh voire plus, ce qui est très loin du bilan d’un chauffage gaz où les rejets sont de 200 gCO2/KWh/PCI. N’oublions pas que la moitié environs de la consommation de chauffage se produit pendant les 4 semaines les plus froides de la saison.

EDF a promu le chauffage électrique dès le début des années 70, bien avant la montée du nucléaire fin 70. Depuis, le phénomène n’a cessé de s’accroître avec un lobby très puissant, y compris dans les collectivités locales, épaulé par tous les partisans de la croissance à tout prix. Cette offensive d’épicier de la part d’EDF a pu s’étendre en raison du faible coût d’installation du chauffage électrique : un grille pain par pièce et c’est bon ; les promoteurs laissent la facture de fonctionnement aux occupants des logements. Cette dérive est très dangereuse car elle crée un déséquilibre du réseau électrique obligeant des importations de courant aux heures de pointe ; notre structure de production électrique est donc incroyablement fragile et dépendante. C’est l’exemple même d’une utilisation irrationnelle de l’énergie à l’encontre d’une sobriété que nous appelons de nos voeux.

La sortie de cette spirale infernale implique non seulement l’arrêt du chauffage électrique dans les logements neufs, fussent-ils à basse consommation, mais sa reconversion en chauffage central classique associé à une isolation renforcée des bâtiments. Nous en sommes loin et le rôle des collectivités locales est fondamental. Force est de constater, au vu d’exemples récents, que nous n’y sommes pas, y compris à Nantes.

mercredi 16 décembre 2009

Une vidéo scandaleusement sexiste sur le site www.jaimemaregion.fr



Dans une période où, dans un débat sur l'identité nationale, on considère - à juste titre - que l'égalité entre les hommes et les femmes est une valeur fondamentale de la République, dans une période où on utilise - à juste titre - le droit des femmes, la liberté, la dignité pour interdire dans l'espace public la burqua, la vidéo intitulée "Jusqu'où irons-nous pour que vous l'aimiez" est totalement scandaleuse.

http://www.dailymotion.com/video/xbi9l6_jaime-ma-region_news

Elle met en scène une jeune femme dénudée, sensée évoquer la région, qui annonce le slogan "Vous aimez les Pays de la Loire. Participez au projet «J'aime ma Région»".

Les femmes luttent depuis des siècles pour l'égalité, et aujourd'hui tout particulièrement contre les violences de genre. La violence symbolique que représente cette vidéo est insupportable pour les femmes des Pays de la Loire.

Au même titre que le voile et la burqua, il s'agit d'une atteinte intolérable aux droits des femmes et à leur dignité, une entrave à leur émancipation individuelle et collective.

Louisette Guibert
Elue à Nantes

mardi 15 décembre 2009

Audit énergétique - base nautique - contrat local de sécurité : Interventions des élu-e-s Alternatifs au Conseil municipal du 4 décembre 2009


Centre-Ville OPAH (Opérations programmées d’amélioration de l’habitat) Decré-Bouffay – partenariat entre la Ville et l’ADEME relatif au lancement d’un audit énergétique

par Bertrand Vrain

Vous le savez tous, l’énergie la moins chère, et la moins productrice de CO² c’est celle qu’on ne consomme pas. La Ville de Nantes a pleinement intégré cette problématique dans ses programmes de constructions neuves et nous nous réjouissons.

Une grande partie de notre parc immobilier a été construit à une époque où les économies d’énergies n’étaient pas la préoccupation première et où pétrole, charbon et gaz naturels semblaient inépuisables, à nos échelles à nous. Nous devons aujourd’hui gérer cet héritage et faire en sorte qu’il pèse le moins lourd possible, sur notre consommation comme sur nos émissions.

Pour rénover et adapter le bâti ancien aux nouvelles exigences de sobriété il nous faut d’abord le connaître.

Cet audit énergétique, mené avec l’ADEME, dans le cadre d’une OPAH, mais aussi avec la Commission Européenne dans le cadre du programme Concerto, nous permettra de proposer aux propriétaires, en même temps qu’un diagnostic, des aides adaptées.

Au-delà des immeubles du quartier Decré – Bouffay mais nous pouvons espérer que cette opération aura un effet d’entrainement et sera suivie de nombreuses autres, que ce soit dans le cadre d’une OPAH ou d’une opération d’une autre nature.

C’est justement dans cette perspective que nous approuvons cette mesure car nous avanceront sur la voie d’une ville durable et climatiquement responsable en nous préoccupant de l’habitat neuf et ancien, en quantités bien plus importantes..

La seule chose que nous regrettons, à l’heure où s’ouvre le sommet de Copenhague, c’est que le gouvernement ne soit pas dans les mêmes dispositions. Je parle, bien sûr, de ses actes, pas des promesses du Grenelle, qui, avec le temps paraissent de plus en plus creuses. Les propriétaires, souvent modestes, que nous aideront, payeront la taxe carbone, au contraire des industriels qui, eux, pourront continuer à polluer sans compter autre chose que les droits d’émission pléthoriques qui leur ont été distribués par le Plan National d’Attribution des Quotas, taxe dont sont aussi exonérés le transport routier et le transport aérien, mais aussi l’électricité, ce qui va encore favoriser le chauffage électrique, générateur de plus grandes charges pour les habitants. Quant à l’Etat, il continuera à dépenser des fortunes et à rejeter des tombereaux de gaz carbonique pour construire un Grand Paris pharaonique, programmant avant tout les grandes infrastructures.

A lors que le libéralisme économique met à mal la cohésion sociale, La Ville de Nantes a une autre logique : celle du travail patient sur l’œuvre quotidienne pour un meilleur cadre de vie des Nantaises et des Nantais, en préservant un habitat durable.

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La Jonelière – Construction d’une base nautique – Approbation du programme – Demande de subvention

par Louisette Guibert

Je crois que nous serons tous d’accord pour dire que cette nouvelle base nautique est une nécessité, et cela depuis bien longtemps. Les sports nautiques, que ce soit l’aviron, le kayak ou la voile, ont une grande importance dans notre ville et la demande pour des équipements de qualité est forte et très ancienne. Il y a des années que nous parlons de la base nautique de la Jonelière et que nous déplorons sa vétusté et son caractère inadapté, « une honte pour Nantes » disaient certains.

Le problème, mes chers collègues, c’est que cette nouvelle base nautique aura un prix – l’ambition et la qualité en ont toujours un et qu’il nous faut trouver des partenaires. Ce seront, nous le savons, d’autres collectivités territoriales.

Ce qui implique ces fameux financements croisés que le gouvernement entend bannir.

J’ai lu comme vous, monsieur Bainvel, l’avant-projet de loi sur la réforme des collectivités territoriale et je ne pense pas que ce que je vais vous dire sont des mensonges. J’ai trouvé la partie consacrée à nos futures compétences extrêmement nébuleuse, mais qu’attendre d’autre d’une loi qui fait référence aux articles L273-2 à 273-7 du Code des Collectivités Territoriales, lesquels ont le gros défaut de ne pas exister. Il n’en reste pas moins que la spécialisation est à l’ordre du jour et cela signifie que des projets comme celui de la Jonelière deviendront impossibles car aucune collectivité territoriale ne pourra les porter à elle seule.

Alors certes, ce serait une erreur que de perpétuer le statu quo avec ses doublons et ses inefficacités mais réformer véritablement l’administration territoriale cela ne signifie pas transformer les collectivités territoriales en simples exécutants sans moyens d’une politique décidée dans un bureau élyséen. La notion de chef de file aurait, par exemple, pu être élargie, à l’image de ce qui se fait dans les pays voisins. Sans aller jusqu’à instaurer une tutelle qui n’est pas dans notre culture, on aurait pu instaurer une véritable hiérarchie des normes territoriales, de l’arrêté municipal à la quasi-loi régionale, le tout encadré par un strict contrôle de légalité.

Nous sommes donc heureux de pouvoir lancer par ce dossier la construction de la base nautique de la Jonelière, qui, nous l’espérons, ne sera pas le dernier chantier que nous aurons les moyens de mener.

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Contrat Local de Sécurité de la Ville 2010/2013 et Conseil Local de Sécurité

par Louisette Guibert


On attend rarement la gauche sur la sureté – vous me permettrez de préférer ce terme à celui de sécurité. La sureté est avec la résistance à l’oppression et la liberté un des quatre droits fondamentaux reconnus par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen et nous y sommes profondément attachés.

Ce n’est pas à la Ville de Nantes d’assurer cette sureté. C’est le rôle de l’Etat, qui le fait actuellement de façon parcellaire et peu respectueuse des libertés publiques.

Je voudrais, d’ailleurs, faire un léger aparté, pour dire notre indignation suite au communiqué du Président de la République, publié à l’issue d’une réunion consacrée à la protection de l’enfance fin novembre. Celui-ci exprime la volonté du chef de l’Etat d’organiser dans les six prochains mois des états généraux de l’enfance dont l’objet est, je cite « d’améliorer la transmission de l’information préoccupante, prévue par la loi du 5 mars 2007 pour éviter que le nomadisme de certaines familles ne leur permette d’échapper au contrôle et à la surveillance des services sociaux »
Pour notre part, et le contenu de ce Contrat Local de Sécurité le montre, nous avons une toute autre conception de la sureté de nos concitoyens.

En ciblant son action sur les territoires les plus vulnérables et sur les incivilités, si destructrice du lien social, la Municipalité réaffirme son souci d’égalité – la sureté ne doit pas être le privilège des quartiers aisés. Nous nous en réjouissons, de même que nous nous réjouissons de son refus d’installer un système de vidéosurveillance. Cette technique, aussi coûteuse que démagogique a fait partout la preuve de son inefficacité et ne ferait que déplacer les problèmes vers les quartiers les plus fragiles.

Ce qui nous réjouit le plus c’est l’introduction du dialogue citoyen dans un domaine dont il est trop souvent exclu. Une politique de sureté véritablement efficace doit être basée, non pas sur la course au chiffre, mais sur la proximité et l’écoute de la population. Cela passe, bien sûr par une plus grande attention aux doléances des habitants et des commerçants par la création d’outils dédiés, mais aussi par l’introduction de débats citoyens autour de cette politique publique dans les instances de dialogue citoyen et tout particulièrement dans les conseils de quartier.

A ce titre, nous soutenons la mise en place du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance qui, je le rappelle, réunit non seulement des élus et des représentants de l’Etat, mais aussi des professionnels et des représentants d’associations. Cet outil, que nous tenons à distinguer de la loi ultra-sécuritaire et souvent liberticide qui l’a créée, permettra, nous l’espérons, d’établir dans le domaine de la sureté le dialogue et l’esprit de participation qui a guidé la mise en place des conseils de quartiers.

A la logique du surveiller et punir promue par le gouvernement actuel, nous voulons opposer un vibrant dialoguer, prévenir, agir ensemble

C’est donc sans réticence que nous voterons cette délibération.

mardi 3 novembre 2009

Evolution du Statut de l'Ecole Régionale des Beaux Arts en Etablissement Public de Coopération Culturelle


Lors du conseil municipal du 16 octobre dernier, au nom du groupe Alternatifs-UDB, j'ai soutenu le changement de statut de l'Ecole Régionale des Beaux Arts de Nantes. Vous pourez lire ci-dessous mon intervention.

Louisette GUIBERT

"C’est un bonheur de voter ce changement de statut de l’Ecole Régionale des Beaux Arts.

Cette évolution est la deuxième étape d’une longue marche qui permettra demain d’intégrer sur un pied d’égalité l’enseignement supérieur européen.

Bien entendu, il conviendra de maintenir la spécificité des écoles d’art et d’autre part d’être attentifs à la transformation du statut des enseignants qui devront être traités à égalité avec ceux de l’enseignement supérieur, à la fois pour leurs conditions de travail – du point de vue de leur horaire annuel de cours et de recherche - et pour leur rémunération.

Par ailleurs, la création de cet EPCC et les diplômes qui seront délivrés obligent l’école à se rapprocher très fortement de l’université. Or l’université de Nantes n’a pas de département d’arts plastiques. Le département d’arts plastiques le plus proche se trouve à l’université de Rennes. Je rappelle qu’il s’agit du seul dans tout le Grand Ouest. C’est un département très réputé avec 900 étudiants actuellement.

Ce qui nous intéresse particulièrement c’est le fait que ce département comporte un pôle recherche très conséquent, reconnu à l’échelle européenne, et une école doctorale réputée.

Ce rapprochement, non seulement nécessaire mais indispensable si nous voulons développer la recherche, en particulier au niveau doctoral, à l’Ecole des Beaux Arts de Nantes permet d’insister plus globalement, comme cela a été fait lors des deux journées passionnantes de la semaine passée, sur la nécessaire fusion des deux PRES Bretagne – Pays de la Loire pour une complémentarité et une cohérence qui exclut la compétition".

dimanche 25 octobre 2009

retour sur le débat du conseil municipal sur Notre Dame des Landes


Ce débat sur Notre Dame des Landes, au conseil Municipal de Nantes, on l’avait demandé depuis longtemps mais la réponse a toujours été : le débat a déjà eu lieu, point final.

Il a fallu que ce soit la Droite qui le demande, en application du règlement du Conseil sur les débats généraux ; alors on l’a eu ce débat, enfin un peu puisque les promoteurs du projet avaient la présentation du préfet, plus de 20 minutes, et puis 8 interventions Pour et 4 interventions Contre et puis, cerise sur le gâteau, Monsieur le Maire dans un long plaidoyer sur lequel je reviendrai.

La règle était 5 minutes par intervention. Je l’ai respecté, mais il y a eu comme on dirait des glissements ; le plus remarquable, du point de vue du temps, était celui du premier adjoint qui s’est octroyé plus de 10 minutes. Chacun appréciera le coté équitable du débat ; c’est comme si, pour un référendum, les partisans du OUI avaient 4 ou 5 fois plus de temps que les partisans du NON, belle démocratie ; mais ne gâchons pas notre plaisir.

Le plaidoyer de Monsieur le Préfet était sans surprise, déclinant les arguments habituels, en partie mensongers ou oubliant des aspects fondamentaux du projet ; on va pas les redire tant ils sont connus mais on a l’impression que, depuis la construction du dossier du projet, en 2002, rien n’a changé, le monde s’est immobilisé et je renvoie au texte de mon allocution et aussi, bien sûr, aux éléments présents sur le site de l’ACIPA ou de Solidarité Ecologie.

Ce qui m’a le plus choqué, c’est l’intervention finale de Monsieur le Maire : c’est bien pratique, comme ça, plus personne ne peut intervenir après car cette intervention n’était pas neutre, on s’en serait douté. En dehors du credo habituel sur la nécessité de l’aéroport pour avoir une ambition, une vision de l’avenir pour le développement de la métropole et toute la poésie habituelle qu’on entend depuis le début sans évoluer d’un millimètre, l’argument qui doit faire mouche ressort : LA SECURITE. Tout le monde sait que l’Aéroport de Nantes-Atlantique est tellement dangereux avec le survol de Nantes depuis 50 ans qu’il est urgent de s’en aller ailleurs, les habitants n’osant qu’à peine respirer au passage des avions. S’il n’y a eu aucune victime c’est même bizarre. Mais pour démontrer le risque de crash on raconte encore l’histoire : un certain soir, un avion d’une compagnie Low Cost a failli prendre l’Erdre pour la piste et il s’en est fallu de peu. Bien entendu Monsieur le Maire ne saurait prendre le moindre risque pour les nantaises et les nantais.

Evidemment, le risque zéro n’existant pas, il faut faire quelque chose pour éviter une éventuelle catastrophe. Exposer le risque est en soi normal mais la logique voudrait qu’il soit évalué et comparé aux autres risques de catastrophe comme par exemple un accident dans le tunnel ferroviaire ou l’explosion d’un train en traversant Nantes, la circulation automobile, qui fait, elle, de nombreux morts, la collision d’un bateau sur une pile du pont de Cheviré ou encore des explosions de silos à grain ou de cuves d’hydrocarbures sur Chantenay, j’en passe et non des moindres. Un risque doit être évalué en terme de gravité et de probabilité d’occurrence. Mais de cette démarche scientifiquement honnête, rien. Ce qui a été mis en avant, c’est la peur et ça, c’est vraiment pas bien parce qu’habituellement, c’est la Droite qui utilise ce réflexe de peur, comme on l’a vu de nombreuses fois dans l’histoire.

Alors, si on veut avancer sur ces différents risques, après l’évaluation, on doit proposer des solutions adaptées au niveau du risque, pas aux fantasmes : l’avion qui aurait peut être pu atterrir sur l’Erdre était, puisque membre d’une compagnie Low Cost, sans doute piloté par un pilote Low Cost qui, peut être, n’avait pas toute sa raison ou avait une lucidité Low Cost, ça c’est sûr parce que, s’il avait été lucide, il n’aurait pas pris des vessies pour des lanternes de piste d’atterrissage. Face à ces carences, la première chose à faire est de surveiller d’un peu plus près ces compagnies et de les mettre sur un liste un peu grise et non pas les chouchouter pour qu’elles viennent encore plus à Nantes. L’inattention peut arriver et ses conséquences peuvent être dramatiques. Récemment, aux USA, un avion a oublié d’atterrir sur sa plateforme de destination car les pilotes causaient avec la liaison radio coupée d’avec la tour de contrôle. Si cela arrivait, à Nantes-Atlantique ou à Notre Dame des Landes, un avion pourrait bien aller, pourquoi pas jusqu’à Donges avec ses magnifiques cuves de Gaz liquéfié et, pourquoi pas, confondre les lumières de Donges avec les feux de piste, comme l’a fait notre Low Cost sur l’Erdre.

La peur est mauvaise conseillère, gardons nous de la brandir à bon marché.

Bertrand Vrain,

lundi 19 octobre 2009

Notre Dame Des Landes : quelle utilité sociale ?


A la demande des élus UMP, le conseil municipal de Nantes a, vendredi dernier 16 octobre, très rapidement débattu du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. Vous lirez ci-dessous l'intervention que j'ai prononcée au nom des deux élus alternatifs. Je reviendrai dans une prochaine note sur la teneur du débat.

Bertrand Vrain



Pour nous, au nom des Alternatifs, 5 minutes pour s’exprimer, c’est peu au regard de l’importance du sujet et de la force de frappe publicitaire des promoteurs du projet. Et nous avons entendu le plaidoyer pro domo de Mr le Préfet, truffé d’omissions et de contre vérités. J’en relèverai 3 : le nombre de mouvement d’avions stagne depuis de nombreuses années à 38000 par an ; la saturation de Nantes-Atlantique est un mythe, Genève est à 13 Mpax avec une seule piste ; enfin, le report sur le TGV est loin d’être terminé.

De l’ambition au rêve

Le côté indispensable du projet et même stratégique affirmé par vous, Monsieur le Maire renvoie à l’ambition pour Nantes et son attractivité. L’attractivité de Nantes se base avant tout sur son tissu technique et universitaire, ses services publics performants, ses politiques de transport courageuses ainsi que ses mutations des espaces publics et culturels et bien entendu sa légendaire qualité de vie, à laquelle s’ajoute notre aéroport Nantes-Atlantique, très loin d’être saturé et facilement accessible, à moins de 2 km du périphérique et aussi par le rail à peu de frais puisqu’une voie ferrée y passe et avec le tramway à 3 km seulement. Cette attractivité de Nantes ne se dément pas et n’a nullement besoin d’une autre infrastructure aéroportuaire prévue pour 9 millions de passagers en 2050.

Vous savez comment les prévisions économiques sont souvent démenties par les faits et la crise que nous connaissons depuis un an nous le rappelle : les savantes prospectives reprises par les promoteurs du projet ne font pas exception à la règle. Un petit exemple : les hypothèses de base du dossier de l’enquête publique, qui date de 2002, retenaient un pétrole à 60$ en … 2025, vous avez bien entendu, en 2025, pour les experts, le pétrole coutera 60$ ; cherchez l’erreur.

Un modèle économique chancelant

La même fiabilité doit se retrouver sur l’évaluation du coût de l’infrastructure affiché inférieur à 600M€. Et encore, à ce coût hypothétique devrait s’ajouter le tram-train, encore 200 M€ minimum et sans parler de l’ambitieuse Ligne à Grande Vitesse Nantes-Rennes réalisable à plus de 2 Milliards d’€. Soyez sûr que les entreprises qui auraient à gérer l’aéroport de NDDL pour 55 ans ne feront pas d’impasse. Ils n’accepteront qu’un financement sécurisé pour eux et donc risqué pour l’état et pour nous, les collectivités locales qui avons imprudemment voté, au Conseil Régional, au Conseil Général et à Nantes-Métropole une délibération sur le « retour à meilleure fortune », c'est-à-dire en clair un financement des gestionnaires au cas où ils seraient en déficit ; c’est ce qu’on appelle la socialisation des pertes. Soyons réalistes, les fonds consacrés à ce projet ne seront pas investis ailleurs, dans l’application de nos politiques publiques.

Il faut rappeler, chers collègues les grandes incertitudes qui pèsent : le secteur aérien est totalement libéralisé et les compagnies font ce qu’elles veulent : elles viennent et elles s’en vont sans demander l’autorisation, comme la compagnie Régional Airline qui a déserté il y a peu Clermont Ferrand du jour au lendemain et a fait passer le trafic de cette plate forme de 1 400 000 passagers à 600 000 passagers.

Un modèle de régression sociale

Mais quel modèle de société est intégré dans le logiciel des promoteurs du projet ? Celui affiché comme porteur, chers camarades et amis, n’est pas vraiment de gauche. C’est le modèle des Charters pour les vols vacance et des Low Cost : compagnie Low Cost, avec des emplois low cost, des exigences sociales et environnementales low cost, accompagné ici de délocalisation et de casse sociale puisque les promoteurs du projet n’hésitent pas à déplacer 1500 emplois du sud au nord Loire sans compter les autres emplois induits et la fragilisation des entreprises déjà en place à Nantes-Atlantique, bel exemple de renforcement du Sud Loire ; les promoteurs du projet nous promettent des compensations par un développement, forcément fulgurant, autour de NDDL. Encore un pari de plus, pari, terme confirmé d’ailleurs dans la conclusion du rapport de l’enquête publique.


Dans cette croyance quasi religieuse en un développement sans limite du Transport Aérien, dans cette ode à la croissance sans critique, nous sommes bien loin des ambitions d’une société de développement solidaire, d’une croissance sobre en s’appuyant localement sur notre agenda 21, ou le plan climat. Tous ces enjeux de société seront bien évidemment au cœur des projets proposés pour les Régionales de 2010.

Des procédures opaques meublées d’obstruction

Pour finir, nous sommes choqués des obstacles démocratiques mis à la manifestation de l’information : nous savons bien qu’en proposant le débat, l’opposition municipale cherche à mettre des clivages dans notre volonté réaffirmée de poursuivre les politiques que nous menons en matière de services publics, de reconstruction de la ville et des espaces publics, de vie culturelle, de transport collectif ou de déplacement doux et j’en passe.

Pourquoi n’accepte-t-on pas une étude indépendante sur les solutions alternatives pour traiter la question du survol de Nantes et de ses nuisances induites ; pourquoi rejette-t-on d’un revers de main les propositions fortes étayées des associations ?

Pourquoi ne disposons nous pas publiquement du Cahier des Charges envoyés aux quatre candidats retenus pour un Partenariat Public Privé qui va durer 55 ans et engager nos collectivités sur la même durée ?

Monsieur le Maire, chers collègues, nous sommes a votre disposition pour reprendre un vrai débat où nous pourrions confronter les arguments des uns et des autres. Ce travail que nous essayons de faire, au nom des Alternatifs, avec le groupe de près de 500 élus mobilisés pour informer dans les communes de Loire-Atlantique est une base pour élaborer des décisions démocratiques sur les grands projets.

En vous remerciant pour votre attention, nous vous invitons à le rejoindre.

lundi 21 septembre 2009

Jean-Louis Le Bouedec



Les Alternatifs 44 adressent leurs plus sincères condoléances à la famille de Jean-Louis LE BOUEDEC.

Jean-Louis LE BOUEDEC, conseiller municipal de Nantes, œuvrait avec le sens du bien commun pour défendre les valeurs de dignité humaine.

Responsable politique au sein du MRC, nous garderons le souvenir d’un homme droit et convivial, camarade de combat pour une république debout.

Louisette GUIBERT et de Bertrand VRAIN

lundi 31 août 2009

Cachez ces crises que je ne saurai voir, en réponse à une tribune de Yann Vince


L’article de mon collègue Yann Vince paru dans l’Humanité du 17 Août 2009 et portant sur le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes en Loire-Atlantique révèle une absence de prise en compte de la triple crise que nous vivons, non seulement en France mais aussi sur notre planète, crise écologique avec le réchauffement climatique, crise économique avec l’appropriation des bénéfices par les actionnaires, et crise sociale avec la concurrence de tous contre tous et la destruction des protections sociales.

Le débat public sur ce projet rappelé par Yann Vince a bien eu lieu mais une information complète m’oblige à préciser que, concernant les alternatives à ce projet, mises au débat dès le début, aucune évaluation indépendante n’a été entreprise ; la seule mention dans le dossier d’enquête publique évacue d’un revers de main ces propositions. Les qualifier de déclin face au progrès d’un « aménagement durable » - par ailleurs non défini - révèle soit une étude incomplète du dossier, soit une caricature de la réalité. De plus, Yann se rappelle qu’aucun débat n’a été organisé au sein de notre Conseil Communautaire, ni même au Conseil Municipal de Nantes, et que seule une délibération a été soumise à notre vote, c’est la « clause du retour à meilleure fortune », en vue d’assurer à l’éventuel candidat retenu pour la construction et l’exploitation de la nouvelle plateforme une compensation sur ses fonds investis en cas de problème financier dû à des changement de conditions économiques durant la délégation, c’est-à-dire 55 ans, merci pour nos enfants. On est une fois de plus dans la socialisation des pertes qu’en temps qu’élus de la gauche nous devrions combattre.

La réponse aux besoins du trafic aérien souhaité par Yann Vince ne nécessite en aucune façon la construction d’une nouvelle plateforme : le trafic actuel de 2,8 millions de passagers, et celui projeté par les promoteurs du projet, 9 millions de passagers en 2050, si tant est qu’il existe un jour, reste tout à fait compatible avec la plateforme actuelle puisque, pour ne prendre que quelques exemples, Genève, San Diego, Stansted ou Gatewick, avec leur piste unique, accueillent respectivement 11, 17, 24 et 35 millions de passagers ; il y a de la marge.

Lorsque Yann Vince pointe la mauvaise configuration géographique de la plateforme actuelle de Nantes-Atlantique, il a raison mais l’alternative de réorienter la piste, comme proposé par l’association Solidarité-Ecologie, donne une réponse pertinente et raisonnable : pertinente car l’impact en terme de bruit serait divisé dans un rapport 10, et raisonnable en raison d’un coût bien moindre puisque les travaux porteraient sur une piste avec ses taxiways au lieu d’un aéroport complet avec ses accès.

Par contre, lorsqu’il évoque la concurrence avion–route ou les questions énergétiques, il se trompe : l’avion sur des longues distances ne concurrence pas la route ni même le train, mode paradoxalement non évoqué ici par lui-même. Mais le train est pourtant une réelle alternative à l’avion sur des distances moyennes allant jusqu’à 1 000 Km voire plus, c’est-à-dire sur la plupart des liaisons intérieures voire européennes au départ de Nantes.

De plus, lorsque mon collègue évoque des substitutions en matière énergétique, c’est une simple profession de foi : si des agro-carburants existent bel et bien, les moteurs à hydrogène ou les piles à combustibles n’ont, à ce jour, pas été installés sur des avions et les obstacles techniques sont colossaux mais, en tout état de cause, la ressource hydrogène resterait à fabriquer, ce qui est particulièrement dispendieux en énergie primaire. Je rappelle également les conflits pour l’usage de la terre suscités par les agro-carburants, concurrents de l’alimentation humaine. De ce point de vue, les 2 000 ha de terre nourricière accaparés par le projet de Notre Dame des Landes sont un symbole d’anti-développement durable.

Mais au-delà de ces données, prétendre faire du développement durable en promouvant le transport aérien est plus que paradoxal pour trois raisons :

• la première tient aux rejets de Gaz à Effet de Serre avec, non pas 1% des rejets totaux comme le dit mon collègue Yann Vince mais 3,3% pour les seuls vols intérieurs et 13% en intégrant les relations internationales (source ADEME) ; à titre d’exemple, en comptant les rejets totaux de Gaz à Effet de Serre en équivalents CO2, un trajet Paris-Marseille en avion rejette 300 Kg de CO2 et seulement 6 pour le même trajet en TGV (source ADEME et GIEC).

• la deuxième tient dans les conséquences économiques de ce gaspillage énergétique causé par ce mode de développement productiviste, modèle que nous combattons, avec une contribution à l’épuisement des ressources en hydrocarbures qui vont maintenant vers une diminution inexorable dans un processus qui génère une augmentation importante du prix du pétrole : les 140 $ du prix du baril en 2008 ne sont qu’un début.

• La troisième n’est pas la moindre : le modèle déployé par le transport aérien complètement libéralisé est celui du Low Cost sur lequel les gestionnaires de l’aéroport s’appuient pour leur développement. C’est un véritable scandale social mis récemment en évidence avec la condamnation de la compagnie Easy Jet pour travail dissimulé ; ce n’est pas notre modèle social de développement.

Bien entendu, je réitère la demande, avec plusieurs centaines d’élus de Loire-Atlantique, d’un nouveau débat public équilibré et honnête, notamment au sein des instances délibérantes ; je demande la publication du cahier des charges de l’appel d’offre, jusqu’ici refusée ; il s’agit pourtant, dans ce projet, de l’utilisation d’argent public.

La coordination des associations opposées à l’aéroport de Notre Dame des Landes, le groupe de plus de 300 élus sont des moyens que nous avons contribué à construire pour peser sur la réévaluation de ce projet, vieux de plus de 30 ans. Les inébranlables certitudes des soutiens à ce projet ressemblent à celles concernant l’extension du port de Donges-Est, en Loire-Atlantique, qui avait, lui aussi, fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique mais maintenant abandonné, laissé au musée des années Pompidou, époque où la préservation de la planète n’était pas dans les têtes et où seule comptait le taux de croissance et le productivisme, par ailleurs sans retour pour le bien des classes laborieuses.

Tenons compte que, depuis les années 70, le monde a plus que légèrement changé.

vendredi 14 août 2009

Pourquoi nous sommes opposés au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes



Pour Les Alternatifs, le refus de ce projet d'aéroport est le point de convergence de plusieurs enjeux : économiques, écologiques, sociaux et démocratiques.

Quel serait le coût réel pour une telle infrastructure ?

• L’estimation annoncée aux alentour de 600 millions d'euros est manifestement sous évaluée si on la compare à d’autres aménagements semblables en Europe et dans le Monde ; le seul exemple de Stansted, près de Londres, est éloquent puisque, pour un terminal et une nouvelle piste avec ses annexes, le coût est à peu près de 3 milliards d'euros ; cherchez l’erreur ! Ne parlons même pas des désertes par rail jugées indispensables à l’ouverture de la plate-forme, et encore moins d’un hypothétique TGV Nantes Rennes passant par ici dont le coût, à lui seul, peut être évalué à 1,5 milliard d'euros au moins puisque l’accord récent sur le financement de la Ligne à Grande Vitesse Bretagne est arrêté à 3,5 milliards d'euros pour 180 Km.

• De plus, l’utilisation des deniers publics a été sollicité, l’Etat d’abords mais aussi les collectivités locales puisque le Conseil Régional, le Conseil Général et la Communauté Urbaine de Nantes ont voté il y a peu la même délibération qui entérine des aides potentielles de ces collectivités locales au cas ou le délégataire, Bouyges,Vinci, et compagnie… n’arriverait pas à équilibrer son opération. On est là encore dans l’éternelle position de la socialisation des pertes et de la privatisation des profits. Les bénéficiaires de la construction de cet aéroport en seraient d’abords ces entreprises de travaux publics et du bâtiment mais avec des emplois pas forcément locaux, cela dépend de la technicité nécessaire.

Notre Dame des Landes s’annonce donc comme un projet ruineux

Quel développement nous propose-t-on avec ce projet ?

• Les bâtiments de l’aéroport sont affichés sans rire Haute Qualité Environnementale. Soit, mais ils ne compenseront jamais les rejets du transport aérien, 5 à 10% des Gaz à Effet de Serre, d’autant plus que les promoteurs du projet veulent booster le transport aérien, notamment par les Low Cost ; mais attention, à Copenhague, en Décembre 2009 le transport aérien devrait être intégré dans le protocole de réduction des émissions ; ainsi, la belle croissance envisagée risque d’être largement contrariée. Le modèle de développement prôné ici, c’est le gaspillage organisé.

• De plus, une singularité française, c’est le seul projet d’aéroport en Europe, et Incompatible avec le Grenelle de l’environnement même si ses promoteurs arguent d’un transfert pour raisons de nuisances et de sécurité ; merci Monsieur Fillon.

• Enfin ce projet est destructeur de 2000ha de terre nourricière et générateur d’imperméabilisation des sols, je n’insiste pas.

Notre Dame des Landes se présente donc comme un projet destructeur et anti-écologique, il symbolise un développement non soutenable

Mais quel modèle social est associé à cette logique ?


• Les 5000 emplois temporaires créés pour 600 millions d'euros, coût affiché, seraient plus utiles socialement dans l’éolien. Dans ce secteur, 170 000 emplois Equivalent Temps Plein ont été créés dans le monde en 2006 pour 17 milliards d'euros ; le secteur des énergies renouvelables correspond à un vrai besoin social. Et les mêmes investissements seraient encore plus porteur d’emplois dans l’isolation des bâtiments qui absorbent, faut-il le rappeler, 40% de l’énergie finale en France, ce qui permettrait d’alléger les charges de chauffage, particulièrement lourdes pour les ménages modestes.

• En tout état de cause, le transfert de l’aéroport ne créerait pas d’emploi en soi mais entraînerait une simple délocalisation des emplois du Sud Loire vers le Nord Loire, ce qui accroîtrait le déséquilibre actuel entre le Nord et le Sud de la Loire.

• En outre, le développement souhaité du transport aérien est envisagé à partir des Low-cost, ce qui veut dire dégradation des conditions sociales d’exercice des personnels de ces compagnies qui se voient appliquer la fameuse directive Bolkestein, dans un secteur du transport aérien totalement libéralisé. Cette libéralisation, l’Europe ultra-libérale l’a imposé pour les télécoms, nous le promet pour l’électricité, le gaz, le rail ou la Poste ; vous savez, c’est la concurrence libre et non faussée. Ces compagnies Low cost osent même bientôt proposer aux voyageurs de rester debout, histoire d’en loger plus dans un avion ; décidément, on n’arrête pas le progrès.


Notre Dame des Landes se pose donc comme un projet anti-social

Et à quelle parodie de débat avons-nous assisté ?


• Ce débat est refusé à la Communauté Urbaine de Nantes et au Conseil Municipal de Nantes malgré nos demandes répétées. Un nouveau débat public est écarté d’un revers de manche. Le dernier date pourtant de 2003 ; le pétrole était à 25 dollars le baril, or nous en sommes à 70 dollars aujourd’hui, après être passé par 140 dollars. Les éléments nouveaux et la crise imposeraient logiquement quelques actualisations sur les données du problème.

• Ensuite, ces décisions ont été obtenues par des assemblées délibérantes, le vote d’élus. Elles ont été adoptées par la Droite & le Parti Socialiste dans une union sacrée, le doigt sur la couture du pantalon. Certes ces instances sont légitimes mais sur une projet de cet ordre, on peut mener un débat direct avec les habitantes et habitants concernés ; et si on consultait directement les habitants de Loire-Atlantique ?

• Enfin, la culture du secret est tenace : le cahier des charges de la consultation est sous black out et nos demande se sont vues refusées tout net, circulez, il n’y a rien à voir ! c’est le règne de l’opacité ; c’est un véritable scandale dans une démocratie.

Notre Dame des Landes s’affiche donc comme un projet anti-démocratique

Mais, me direz vous, tout ça pour quelle utilité ?


• Les obsédés de la croissance, les fétichistes du PIB, ne s’occupent pas de l’utilité sociale des investissements pourvu qu’ils génèrent du chiffre ; du chiffre dans les profits accaparés par les actionnaires qui sont les vrais maîtres du monde. C’est le développement capitaliste dans sa plus pure tradition, consommer plus, exploiter plus, mais pour quels besoins sociaux ?

• L’utilité affichée par les porteurs du projet est sur 3 points :

1. l’attractivité du territoire, un des leitmotiv des présidents des trois conseils Régionaux, Général, Communautaire de Nantes ; mais cette attractivité est déjà forte au vu de l’évolution de la démographie de l’agglomération, et l’actuel Aéroport international de Nantes-Atlantique répond largement aux besoins.

2. la saturation de Nantes-Atlantique est une vaste plaisanterie, vu les exemples de Genève avec 11 MPax, San Diego avec 17 MPax ou Gatwick avec 35 MPax, tous à une seule piste. Il y a de la marge.

3. le survol de Nantes et le bruit : là, c’est un problème sérieux, bien claironné par les promoteurs du projet mais qui n’a pas et qui n’est toujours pas pris en compte par l’Etat ; l’alternative, développée par Solidarité Ecologie est, bizarrement, toujours ignorée or elle répond au problème.

Notre Dame des Landes est donc un projet qui n’a pas d’utilité sociale

Face à tous ces dénis : quelle est notre réponse, à toutes et à tous dans notre combat ?


• Premièrement l’alternative aux nuisances réelles des habitants du Sud Loire est connue depuis longtemps avec, non seulement un recours au ferroviaire et une répartition du trafic sur les plates-formes proches de la région, mais aussi la proposition de la réorientation de la piste à Nantes-Atlantique ; alors, franchement, entre 2000ha détruits à Notre Dame des Landes et 200ha à Nantes-Atlantique pour ce réaménagement, entre 130 exploitations agricoles impactée à Notre Dame des Landes et les 2 exploitations à Nantes-Atlantique, entre les 14 000 habitants situés à moins de 3 Km de Notre Dame des Landes et les 6 000 habitants dans la même situation à Nantes-Atlantique, comment ne pas réfléchir ?

• Notre deuxième réponse, c’est ici, la force de notre mobilisation à toutes et à tous, c’est la mobilisation des élus, nous sommes déjà plus de 300 en Loire-Atlantique. Et, vous voyez, ça avance. Oh surprise, des lézardes apparaissent déjà chez les promoteurs du projet, Joël Batteux, Jacques Auxiette ont des doutes ; alors, à quand Patrick Mareschal et Jean-Marc Ayrault ? Messieurs, encore un petit effort !

• Et puis, ici, dans notre combat, c’est cette culture de résistance qui invente les formes d’action, avec la coordination des associations, en auto organisation, et les Alternatifs et leurs quelques élu-e-s se battent depuis le début, tant localement que nationalement; cette culture de résistance est une richesse, faisons la vivre.

Cher-e-s ami-e-s, OUI, NOTRE DAME DES LANDES est Inutile et nuisible
Notre lutte, à toutes et à tous est cette CULTURE DE RESISTANCE,
pour construire une alternative écologique et sociale à cette fuite en avant.

Bertrand Vrain (intervention prononcée lors de la semaine de la résistance le 2 août 2009)