lundi 10 octobre 2011

Conseil municipal du 7 octobre - Schéma départemental de cohérence territoriale - intervention de Bertrand Vrain

Conformément à la loi du 16 décembre 2010, le Préfet nous propose un schéma départemental dit de coopération intercommunale. Nous le savons, car nous combattons cette loi, toutes sensibilités de la majorité municipale réunies, ce Schéma traduit clairement la reprise en main par l’Etat de l’organisation des territoires locaux, faisant ainsi de la décentralisation un concept à géométrie variable : aux collectivités une responsabilité de plus en plus importante sur nombre de domaines, avec, il faut le reconnaître, des succès comme le transport régional, la gestion des collèges ou des lycées par exemple, responsabilité accompagnée d’un désengagement financier de l’Etat que nous combattons toutes et tous ici à gauche, et de l’autre côté, une main mise via ces Schémas départementaux et ses regroupements plus ou moins autoritaires, notamment pour les communes isolées ou via les Directives Territoriales d’Aménagement, qui ne sont pas nouvelles, tout cela accompagné de la RGPP, qui mine les services publics, de la poste au système de santé, notamment en zone rurale.


Pour nous, Alternatifs, l’aménagement du territoire est une « ardente obligation » mais il doit respecter à la fois la diversité et la solidarité avec un outil essentiel qu’est la péréquation financière.Mais le périmètre du SCOT n’est pas, pour ce sujet précis, le plus pertinent.

Conseil municipal du 7 octobre - Une rue Pauline Roland à Nantes - intervention de Louisette Guibert


Pourquoi donner à une rue de Nantes le nom d’une femme que l’histoire n’a pas reconnue ? Parce que nous sommes encore bien frileuses dans nos luttes alors que sont devenues réalités les utopies pour lesquelles Pauline Roland s’est battue. Parce que nous sommes un peu trop sûrs que l’avenir ne mettra pas en cause les droits acquis par nos luttes. Parce que nous ne pouvons ignorer l’histoire des femmes, ni la géographie, car la condition servile est toujours là pour les femmes dans bien des pays.


Quand Pauline Roland naît, à Falaise, en 1807, la Révolution vient d’écarter les femmes des « imprescriptibles droits de l’humanité ». Privées de tous droits civiques par la Constituante, les femmes sont écartées de toute vie publique par la Convention : « les clubs et les sociétés de femmes, sous quelque dénomination que ce soit, sont défendus ». Un projet du Comité de législation formulera ainsi cette ségrégation absolue : « les enfants, les insensés, les mineurs, les femmes , les condamnés à une peine infamante... ne seront pas des citoyens ». Et on aboutit, tout naturellement, à l’article 1124 du code Napoléon : « La femme est donnée à l’homme pour qu’elle fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l’arbre à fruits est celle du jardinier » Il est étonnant qu’en cette période la mère de Pauline ait tenu à soigner l’éducation de ses deux filles et leur ait donné un précepteur. M. Desfray, le précepteur est Saint-Simonien. Pauline se passionne pour cette théorie, d’autant plus que les saints-simoniens veulent atteindre leur but par la seule vertu de l’exemple et de la prédication et refusent d’imposer leurs idées par des mesures arbitraires.