jeudi 25 février 2010

Sans parité, pas d'égalité !



Ce 25 février, enfin, le projet de loi sur les violences faites aux femmes sera débattu à l’Assemblée nationale. Cette loi constitue une véritable opportunité pour faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes.

Cependant, dans le même temps, Didier Migaud, un homme remplace un homme à la tête de la Cour des comptes.

Au Conseil constitutionnel, trois hommes sont nommés.

Aucun commentaire à ce jour sur l’absence de femmes dans ces nominations.
N’y aurait-il pas en France de femmes « sages » ?

Tant que la parité dans les grandes institutions de la République ne sera pas considérée comme une exigence démocratique , tant que les responsabilités ne seront pas partagées entre les femmes et les hommes, l’égalité ne sera pas en marche.

Et l’on peut voter toutes les lois contre les violences faites aux femmes, sans égalité de fait, les violences faites aux femmes- qui sont l’expression visible de l’oppression des femmes et de l’inégale dignité- perdureront.

Pour l’ensemble des femmes françaises aujourd’hui, ces quatre nominations sont vécues comme une réelle violence symbolique.

Louisette Guibert

lundi 8 février 2010

Charte nantaise du dialogue citoyen


Intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 29 janvier

Pour amener in peu de légèreté au débat, je vous propose une devinette : qui a dit ?

« Il y a quelques années on prévoyait que la ville allait se disperser, se défaire, et avec elle liens sociaux, les rapports humains, les relations de proximité. On redécouvre le besoin de convivialité, d'urbanité.
Au fond c'est la citoyenneté qui semblait appelée à se dissoudre dans le marché mondial. Elle s'est ressourcée dans l'épreuve de la crise. Dans le monde de demain, il faudra de nouveau compter avec les citoyens.
»

Président Sarkozy, Davos, le mercredi 27 janvier 2010

A Nantes, nous n'avons pas attendu la grande leçon de morale au monde du président Sarkozy à Davos, ni même la crise pour engager une démarche de démocratie participative
Pour nous Alternatifs, mouvement autogestionnaire, et pour l’UDB, qui se réfère à la démocratie participative, cette charte du dialogue citoyen est le cœur même de la politique que nous voulons mener. C’est pour nous le plus important engagement transversal de notre programme municipal.
La charte que nous approuvons aujourd’hui est un outil généraliste et structurant du dialogue citoyen. Elle a été élaborée grâce à une méthode faisant appel à une procédure participative. Ce processus a permis à trois groupes de travail représentatifs des parties prenantes du dialogue citoyen (les élus, les agents municipaux, les associations et les citoyens actifs) de réaliser un travail de co-construction et de co-rédaction de cette charte.

Je fais partie d'un groupe d'élus qui ont collaboré à ce travail et je souhaite dire deux mots sur l'intervention de monsieur Bainvel qui prétend que cette charte est un copié-collé extrait de Wikipedia.
Pour ma part, j'ai travaillé environ 50 heures, et je ne suis pas la seule, pour élaborer collectivement le contenu et pour rédiger. Je trouve donc les propos de monsieur Bainvel particulièrement humiliants.

La méthode d'élaboration a été à la hauteur du résultat. Cette charte est exigeante, tout particulièrement pour nous les élu-es , puisqu’elle concerne chacun et chacune d’entre nous, dans tous les secteurs de nos délégations et dans toutes les représentations.

Il ne faudrait pas, en effet, réduire le dialogue citoyen aux Conseils de Quartier et aux instances de dialogue donnant la parole à des publics spécifiques (comme le Conseil Nantais pour la Citoyenneté des Etrangers, le Conseil Nantais de la Jeunesse, le Conseil Nantais des Personnes Handicapées) mais cette démarche, cet état d’esprit, cette exigence doit être au cœur de toutes les politiques publiques.

C’est en associant aux mieux nos concitoyens avec leur expertise d’usage, en associant les services municipaux avec leur expertise technique que nous serons réellement efficaces.

Le dialogue citoyen, c’est aussi une exigence importante pour les employés municipaux auxquels il va falloir proposer des formations sous forme d’action-formation, en cohérence avec l’idée qui guide cette charte, celle d’une co-production des politiques municipales.

Enfin, cette charte ouvre le dialogue citoyen à tous les Nantais et Nantaises, quelle que soit leur origine et leur statut.

Cette charte réaffirme l’attachement de la ville de Nantes à la citoyenneté de résidence, et elle s’engage à développer une offre de participation accessible à tous et à toutes. C’est pour nous essentiel.

Journée historique pour le groupe Alternatif –UDB, c’est dans l’enthousiasme que nous votons cette Charte Nantaise du Dialogue Citoyen qui est mise à l'expérimentation et qui devrait évoluer au fur et à mesure des évaluations partagées.

Construction du lycée Ile de Nantes


Intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 29 janvier 2010

C'est une grande joie de pouvoir participer, en tant qu'élue, à la construction d'un lycée neuf au coeur de Nantes, une opportunité rare qui nous est donnée , grâce à l'aménagement, de l'Ile de Nantes.

Sa localisation ente le conservatoire de musique et le stade Lecointre nous donne déjà une idée de l'enjeu de ce pôle à la fois éducatif, culturel et sportif. La partie enseignement général recrutera au delà de l'Ile de Nantes des élèves du secteur de Malakoff, assurant ainsi un brassage social qui bénéficiera à chacun-e et à tous et à toute.

Je voudrais insister tout particulièrement sur l'offre de formations technologiques, tertiaires de haut niveau à rayonnement académique. Depuis toujours l'enseignement technologique souffre du peu de considération qu'on lui accorde. Le lycée de l'Ile de Nantes va rompre avec cette logique en accueillant les deux plus anciens établissements professionnels de notre ville : le Lycée Vial, fondé en 1869, et le lycée Leloup Bouhier, créé en 1834.

Ce lycée offrira tout une gamme de formations tertiaires de haut niveau allant de la formation professionnelle pré-bac aux BTS. S'y ajouteront des classes préparatoires aux grandes écoles qui feront de cet établissement le troisième pôle d'excellence nantais, à côté des lycées Clémenceau et Guist'hau.

Les élèves seront accueillis dans des locaux neufs et modernes, dans un îlot qui conserve sa dimension d'espace vert.

Par ailleurs, le bâtiment sera conçu pour un accueil totalement adapté des élèves handicapés qui viennent de l'ensemble du grand ouest et fréquentent aujourd'hui le lycée Leloup Bouhier.
Pour conclure, ce lycée polyvalent représente symboliquement la synthèse de nos luttes pour l'éducation accessible à tous et à toutes : lycée général implanté dans un quartier où la mixité sociale existe de fait, lycée professionnel et technologique d'excellence, scolarisation des élèves handicapés moteurs et sensoriels.

Si je suis heureuse que les élèves de Nantes et de l'agglomération puissent bénéficier d'un établissement d'excellence, il est important d'attirer l'attention sur l'égalité de traitement des jeunes sur l'ensemble du territoire régional et je profite de cette délibération pour encourager mes collègues à faire pression auprès de l'Etat pour l'ouverture d'un lycée public à Beaupréau.

Il est urgent aujourd'hui d'annuler la dette Haïtienne


Intervention de Bertrand Vrain au conseiller municipal du 29 janvier 2010.

Les 50 000 euros versés à Médecins Sans Frontières sont un début pour la Ville de Nantes. Cette aide exceptionnelle sera suivie pendant plusieurs années d'aides à la reconstruction.

Haïti, au delà du symbole de l'esclavage et du colonialisme, c'est aussi et surtout le symbole de la résistance et de la victoire des idéaux de la Révolution Française.

Nous rappelons que le peuple d'Haïti a toujours lutté pour sa liberté. Cette liberté, les Ha¨tiens l'ont défendue contre les troupes du troupes envoyés par Napoléon pour rétablir l'esclavage et nous avons plus qu'un devoir de solidarité envers Haïti : un devoir de réparation historique. Nous savons, grâce au futur mémorial à l'abolition de l'esclavage que Nantes a bâti une partie de sa fortune sur le commerce triangulaire. Nous savons moins que c'est à Haïti qu'allaient la plupart des esclaves qui transitaient par notre ville.

La subvention que vous nous proposez de voter, monsieur le Maire, y participe. Elle ne saurait suffire, cependant. Il est urgent aujourd'hui d'annuler la dette Haïtienne – un milliard de dollars que le pays ne pourra manifestement jamais payer – et de lancer une grande initiative internationale pour financer la reconstruction des bâtiments mais aussi de la société et de l'Etat. Enfin, face à la honteuse proposition de Monsieur Besson de ne pas expulser temporairement les haïtiens sans papiers, nous exigeons la régularisation de tous les sans-papiers haïtiens.

Schéma départemental d'accueil des gens du voyage



Intervention de Louisette Guibert au Conseil municipal du 29 janvier 2010 :

La loi nous impose de donner notre avis sur le schéma départemental d'accueil des gens du voyage 2010 – 2016. Je suis naturellement sans illusions sur la portée de cet avis – le gouvernement a depuis longtemps fait la preuve de son esprit de fermeture, dans ce domaine comme dans d'autres – mais la même loi nous impose de formuler nos remarques dans un délai très court, faute de quoi l'Etat considérera que nous sommes d'accord avec ce qu'il nous impose.

La Ville de Nantes a réalisé et continuera à réaliser des investissements considérables pour remplir ses obligations en terme d'accueil des gens du voyage puisque nous prévoyons d'ouvrir une seconde aire d'accueil au début de cette année et que le troisième équipement demandé par le plan est d'ores et déjà inscrit dans la programmation pluriannuelle 2010 – 2016. Nous avons également mis en place un terrain provisoire d'accueil à la Prairie aux Mauves et accompagnons les gens du voyage en voie de sédentarisation en créant des habitats adaptés et des terrains familiaux.

La Ville de Nantes a fait son travail, même si les besoins, eu égard à la réputation de l’hôpital de Nantes où beaucoup de gens du voyage viennent se faire soigner, il est urgent de construire un lieu d’accueil spécifique.

On ne peut pas en dire autant de l'Etat qui annonce qu'il ne participerait pas aux projets déposés après le 31 décembre 2008. Cela met en grande difficulté celui de la Chantrerie. Cela traduit surtout un profond mépris pour des collectivités territoriales auxquelles on demande de faire toujours plus mais auxquelles on donne toujours moins de moyens. La loi Besson de 2000, qui rend obligatoire l’aménagement d’aires d’accueil dans les communes de plus de 5.000 habitants, avait représenté une réelle avancée pour les gens du voyage mais elle n'a de sens que si l'Etat joue pleinement son rôle de garant des solidarités territoriales.

En se désengageant de ce dossier au moment même où il supprime la taxe professionnelle et organise le démantèlement des services publics, il le vide de sa substance et risque fort de ramener les gens du voyage à la situation d'éternels squatters qui était la leur avant la loi de 2000. Il risque aussi de créer un accueil à deux vitesse et d'enfermer les communes pauvres, qui sont aussi les communes populaires, dans des situations ingérables.

Nous ne pouvons l'accepter, c'est pourquoi nous nous joignons à la demande que vous faites, Monsieur le Maire, de voire rétablit les financements d'Etat pour toutes les opérations de construction d'aire d'accueil. Nous voterons donc cette délibération