mercredi 7 avril 2010

Conseil municipal de Nantes du 2 avril 2010 : droits des femmes




Intervention de Louisette Guibert


La Ville s'est engagée depuis déjà de longues années dans des politiques volontaristes pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

Je voudrais profiter de cette délibération pour dire mon inquiétude quant à la volonté de l'Etat de mettre en oeuvre les politiques publiques en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes au niveau régional eu égard aux conditions dans lesquelles la nouvelle déléguée régionale a été nommée.

Un peu d'histoire :

En 1978, lors de la nomination de Françoise Giroud, première secrétaire d'Etat à la condition féminine placée auprés du Premier ministre, les féministes sur le terrain se sont mobilisées pour que soient créées des délégations régionales pour une mise en oeuvre opérationnelle des orientations stratégiques d'égalité, et ainsi être les interlocutrices privilégiées des associations et des réseaux militants.

L'idée était de mettre un service sous l'autorité directe des préfets, service dirigé par un cadre, agent de l'Etat catégorie A, ou par un contractuel titulaire d'une licence ou d'une équivalence.

Lors du départ à la retraite de Marie-Françoise Gonin, le préfet a fait appel à candidature et, suite à une étude de dossiers, suivie d'entretiens, une personne a été proposée par le préfet pour nomination par madame Morano comme déléguée régionale aux droits des femmes et à l'égalité.

Or cette personne proposée n'a pas été nommée.

A été nommée Madame Leridant Annick, dont le dossier avait été rejeté en premier examen car elle ne possède pas le niveau licence requis pour ce type de poste.

Compte tenu des conditions dans lesquelles s'est effectuée cette nomination, au mépris des règles concernant le niveau de recrutement et de compétences, cette nomination ne peut être interprétée que comme une dévalorisation de cette fonction.

Les associations qui luttent pour les droits des femmes et tout particulièrement le collectif de vigilance féministe se sont mobilisées dés que des rumeurs ont vu le jour, et ceci sans succès.

Au delà du blocage que vont provoquer les conditions dans lesquelles Madame Leridan a été nommée, cette nomination est très inquiétante pour l'avenir de ce service.

Je rappelle qu'en 2002 nous luttions pour retrouver comme au temps d'Yvette Roudy un ministère des droits des femmes. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un service qui dépend du ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité, service qui n'a plus aucune autonomie et est rattaché à la mission solidarité et intégration.

On voit là le chemin parcouru dans le sens d'une disparition de cette politique publique aujourd'hui encore si nécessaire dans un pays où l'égalité de fait est loin d'être atteinte et où une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint.

Pour ma part, j'interprète cette nomination contestable et contestée comme le signe d'une fin programmée du service régional aux droits des femmes et à l'égalité.

Conseil Municipal de Nantes du 2 avril 2010 : l'action éducative



Intervention de Louisette Guibert


Comme on le voit depuis le début de ce débat, la réussite éducative est une responsabilité partagée, partagée avec les premiers éducateurs que sont les parents, partagée avec l'école, partagée avec les associations et et les structures de loisirs, et donc partagée entre les différentes politiques de notre collectivité.

Cette responsabilité partagée s'inscrit dans le respect de la place de chacun des acteurs et de la continuité de la chaine éducative, car sur notre territoire des actions éducatives sont mises en oeuvre bien au delà de nos seules prérogatives réglementaires.

Les actions éducatives mises en place pour permettre :

1.la réussite scolaire :

Il s'agit, en cohérence avec l'école, de soutenir des actions qui aident les enfants et les jeunes à réussir leur scolarité.

2.L'apprentissage de la citoyenneté

L'offre éducative favorise l'apprentissage des règles de vie en société, sans lesquelles l'enfant ou le jeune ne peut se sentir en sécurité. A travers la pratique d'activité , l'élève à l'école, comme l'enfant ou le jeune dans la cité est amené à reconnaître, à respecter, voire à élaborer avec d'autres des règles de vie communes.

3.L'ouverture au monde :

il s'agit d'une valeur fondamentale de l'éducation pour toutes et tous qui se traduit par la rencontre de la diversité et l'élargissement du champs d'expérience.

En élargissant son environnement social et culturel l'offre éducative favorise le partage social, culturel et générationel. C'est un espace de valorisation dans une perspective de reconnaissance de l'autre. Il s'agit aussi de permettre à tous les enfants de découvrir de nouvelles activités, de nouvelles pratiques pour élargir leur horizon culturel.

Quelques exemples de nos actions dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle.

Les Actions lecture – écriture sont emblématiques de notre volonté politique : en lien avec la politique de lecture publique développée par les médiathèques et les lieux de lecture associatifs, nous avons mis en place le Centre de Ressources Ville (CRV). Les actions du centre de ressources sont à la fois sur le temps scolaire, en articulation étroite avec l'Education Nationale, mais aussi hors temps scolaire, en accompagnement des enfants les plus éloignés de la lecture.

Trois classes lectures sont organisées chaque année dans des écoles de ZEP ou à favoriser. Pendant deux semaines une classe travaille en lecture / écriture sur un projet avec le centre de ressources qui assure en parallèle une formation de l'équipe éducative de l'école concernée.

Un thème de lecture est choisi pour deux années par le CRV permettant aux classes nantaises volontaires de déposer des projets sur les lieux de lecture et sur le quartier.

Chaque année le CRV invite 5 auteurs jeunesse pour des rencontres à la fois avec les professionnels (bibliothécaires – enseignants – animateurs – personnel petite enfance...), mais aussi des rencontres avec les élèves. Il s'agit de permettre aux enfants d'être en relation avec des personnes dont le métier est d'être écrivain et d'échanger sur l'acte d'écriture.

La culture et les arts est ce qui donne sens aux apprentissages, c'est pourquoi l'éducation culturelle et artistique s'inscrit pleinement dans une politique de réussite éducative volontariste. Rappelons que le capital culturel est ce qui fait la différence dans la réussite scolaire – la « distinction » comme disait Bourdieu.

Nos établissements municipaux, que ce soit le Musée des Beaux Arts, le Museum d'Histoire Naturelle, le Château des Ducs de Bretagne, le Musée Jules Verne, le Planetarium, ont tous des services éducatifs tout à fait exemplaires et proposent des activités culturelles de la maternelle à l'université aux enfants scolarisés à Nantes. Cette part de leur activité est inscrite dans leur projet d'établissement.

Au delà de ces exemples, on peut citer le travail fait dans le cadre des concerts éducatifs mais aussi de la Folle Journée, de Angers Nantes Opéra, des lieux de cultures moins prestigieux comme le Pannonica entretiennent des rapports continus avec des écoles, des collèges et des lycées nantais, de petits lieux comme des galeries d'art associatives développent des actions de proximité. L'art en partage sur les quartiers prioritaires propose des actions de création partagée aux enfants et aux jeunes.

Sans recenser tout ce qui se passe dans le cadre du CEL, je veux juste vous lire un article paru hier sur un atelier l'école Ange Gépin.

Je pourrais citer beaucoup de domaines où la Ville accompagne ou initie des actions éducatives qui concourent à la réussite éducative.

•Actions d'ouverture à l'Europe dans le cadre du partenariat avec Euroécole.

•Les classes de découverte – en 2009, ce sont 1221 élèves nantais qui ont pu bénéficier d'une aide au départ en classes transplantées.

Enfin, comme vous avez pu le lire dans Nantes – Passion, et conformément à notre engagement dans le programme Nantes et Plus, nous nous attelons à une nouvelle étape pour permettre aux familles de scolariser leurs enfants dans une école qui propose une enseignement bilingue français – breton. Il s'agit pour nous de compléter l'offre, dans le cadre du service public en accompagnant l'ouverture d'une nouvelle classe bilingue à l'école des Batignoles, en partenariat avec l'association Div Yezh.

Pour conclure, je souhaite souligner que les actions culturelles sont des actions ouvertes à tous et à toutes avec un soutien privilégié aux publics et aux territoires fragiles, des actions qui articulent les temps scolaires et périscolaires, en lien avec le territoire aux enfants et aux jeunes, de la naissance à l'université des possibilités d'ouverture au monde, d'autonomie et d'épanouissement.

A travers les actions culturelles, notre ambition est grande, il s'agit en proposant à tous les enfants et à tous les jeunes, à chacun et à chacune, une approche sensible et critique du monde qui conjugue la sensibilité aux oeuvres et à leurs contextes, l'approche cognitives des languages et le développement des pratiques personnelles.

Cette approche contribue à la construction progressive de l'identité sociale, civique et culturelle tout en mobilisant et développant l'initiative et l'autonomie des enfants.

Enfin nous espérons qu'elle participe à construire des repères qui fondent une culture humaniste.