vendredi 15 octobre 2010

Conseil municipal du 8 octobre - intervention des élu-e-s du groupe Alternatifs-UDB

Demande du label Cit'ergie


Notre décision de nous engager dans la démarche Cit'ergie traduit bien nos orientations en matière énergétique. Il ne faudrait pas, en effet, y voire un simple effet d'annonce. Les objectifs, quantifiés, que nous nous imposons, sont ambitieux. 20% d'économies d'énergie sur dix ans associé à un doublement de la part des énergies renouvelables ce n'est pas rien.
Soyons modestes, cependant, car si ces objectifs sont effectivement ambitieux, il nous faudra les dépasser si nous voulons faire face aux défis majeurs qui nous attendent. Il nous faudra, en effet, réduire de manière substantielle les émissions de gaz carbonique liées aux déplacement, et notre nouveau PDU va nous y aider de manière conséquente. Il nous faudra, aussi, réduire les émissions liées au logement. Si, en effet, la nouvelle réglementation impose une norme stricte de 50 kwh par an et par m² pour toutes les nouvelles constructions, le logement ancien, qui continue à constituer l'essentiel de notre parc, reste énergivore.


Il nous faut donc redoubler d'effort. L'augmentation prévisible des prix de l'énergie ne nous laisse d'ailleurs guère le choix. Je rappelle que le pétrole, qui était à moins de dix dollars le baril à la fin du siècle dernier et à 23 dollars en 2003 a récemment dépassé les quatre-vingt dollars le baril, et ce alors que nous vivons une crise économique sans précédent. Le volontarisme dont la démarche Cit'ergie est la manifestation va dans le bon sens, mais il ne faut pas relâcher notre effort
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Nouvelle politique tarifaire pour les services d'accueils périscolaires des écoles publiques



Nous nous réjouissons de cette refonte de nos tarifs. Nantes est une des villes les plus en pointe en matière d'accueil périscolaire. On sait à quel point il est important de pouvoir faire accueillir ses enfants pour des parents dont les horaires de travail ne coïncident pas nécessairement avec ceux de l'école. Nous sommes contre la gratuité généralisée de ce service public, cependant il doit contribuer à une forme de redistribution par le biais d'un tarif progressif. La progressivité du tarif est, dans ce domaine comme dans d'autres, une exigence démocratique. Le précédent tarif y satisfaisait, mais il produisait des effets de seuils que le lissage que nous proposons élimine. Nous nous en réjouissons d'autant plus qu'il y a une réelle différence entre les tranches les plus basses et les plus élevées. Un ménage très aisé paiera sept fois plus qu'un autre gagnant le SMIC.


Il est important de limiter à 5 € le tarif le plus élevé pour s'assurer que les enfants des milieux les plus aisés utiliseront aussi ce service. La mixité sociale au restaurant scolaire est aussi importante que dans les classes. Je rappellerai seulement qu'un couple avec deux enfants se situant en haut de la tranche quatre a un revenu de prés de 4.100 € par mois. Selon les statistiques de l'INSEE, plus de 80% des ménages français gagnent moins. Quant à la dernière tranche, ceux qui s'y trouvent font partie des 5% les plus hauts revenus. Ce dispositif participe de la distribution des revenus que nous appelons de nos voeux. Nous l'approuvons donc.

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Dénomination d’une voie publique - A propos de Lucien Guitteny



Intervention de Louisette Guibert


Je suis personnellement heureuse de voir le nom de Lucien Guitteny inscrit dans l’espace de la ville. Lorsque j’ai été nommée inspectrice de l’Education Nationale sur Nantes Nord en 1979, le père Guitteny, comme on l’appelait, a largement guidé mon action sur ce quartier. C’est ainsi que je suis devenue très rapidement administratrice de l’APS (association de prévention spécialisée) pour assurer le lien entre la réussite scolaire et la prévention de la délinquance, et ce militantisme a été pour moi déterminant pour ma pratique professionnelle et la conception de l’école ouverte sur le quartier qu’elle m’a aidé à construire.


Nommé Directeur du groupe scolaire de la Géraudière à la fin des années 50, Lucien Guitteny a eu dès le départ un seul et grand objectif : favoriser la réussite scolaire et l’épanouissement culturel du plus grand nombre. Pour cela il veillera sans cesse à maintenir le brassage socioculturel de ses élèves puisque son école était située à la jonction de plusieurs types d’habitat : un lotissement résidentiel, les HLM et Castors de la Boissière, les baraquements du Chêne des Anglais dénommée Cité d’urgence. Pour lutter contre la stigmatisation et la marginalisation de cette population sous-prolétarisée dont étaient issus une partie de ses élèves, Lucien Guitteny s’engagera comme administrateur dans les C.A.E. (Centres d’Action Educative), l’association de Prévention Spécialisée chargée d’animer le Club « les Gerbes » qui accueillait les enfants et adolescents de la Cité lors de leur temps libre. Dans le même esprit, il sera avec l’appui de certains de ses collègues de l’école de la Géraudière à l’origine des premiers Centres Aérés à la Pervenchère.


Dans le cadre des C.A.E., il stimulera l’action et la réflexion des équipes d’éducateurs(trices) en proposant de considérer les jeunes comme « agents porteurs du milieu », à la fois en raison de leur propre dynamisme mais aussi malgré leurs difficultés sociales à cause de l’investissement des adultes en mesure de se dépasser pour le bien-être de leurs enfants. Sur la base de cette orientation socioéducative naîtra un mode d’action communautaire qui marquera au niveau nantais comme au niveau national tant le travail social que la lutte contre la délinquance juvénile. Il permettra notamment d’enclencher une mobilisation collective des habitants de la cité du Chêne des Anglais afin que, malgré la faiblesse des revenus, nul ne soit oublié et que chaque famille dispose d’un logement individuel ou collectif lors du relogement de la Cité d’urgence dans les HLM de la Petite Sensive. Organisation collective qui aujourd’hui ne s’est toujours pas démentie puisque le Comité d’Action de la Petite Sensive vient de fêter son 40ème anniversaire.


Lucien Guitteny en ouvrant l’école sur le quartier, en associant les parents à la réussite de leurs enfants, en mettant en œuvre l’action communautaire, a inventé le militantisme à la nantaise, qu’il en soit remercié.

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