samedi 8 décembre 2012

Conseil municipal du 7 décembre : Développement durable : rapport d’activité 2011 / 2012

Le rapport annuel sur le développement durable est, certes, une obligation légale depuis 2010, mais pour nous, Alternatifs – UDB, comme pour l’ensemble de cette majorité, c’est surtout une ardente obligation au moment où l’épuisement des ressources et le changement climatique nous poussent à interroger nos pratiques sociales, et ce bien au-delà du domaine environnemental. 

Au-delà de la sauvegarde de la biodiversité et du comportement exemplaire que doit se donner la Ville de Nantes par ses approvisionnements ou ses manifestations, le développement durable implique bien aussi de construire une ville pour toutes et tous et d’offrir à ses habitants un ensemble de services publics, pour le logement, les transports, la petite enfance, l’école, les énergies, les déchets et aussi pour la culture comme la grand musée d’art de Nantes. 

La mixité sous toutes ses formes, sociale, fonctionnelle et générationnelle est essentielle à ce projet. Nous n’acceptons pas, à Nantes, la relégation des pauvres ou les lieux d’auto-enfermement pour les riches. C’est pourquoi la Ville de Nantes s’est fixé comme objectif d’avoir 25% de logements sociaux et 25% de logements abordables dans tous les nouveaux projets d’urbanisme. 


De ce point de vue, nous avons été en avance sur les nouvelles dispositions modifiant la loi SRU sur le volet logement. Mixité sociale donc mais aussi mixité fonctionnelle avec la volonté d’une ville des courtes distances, où chacun puisse trouver tous les commerces dont il a besoin en gardant les avantages de la proximité et où les lieux de travail soient accessibles sans parcourir des distances qui allongent de fait la durée quotidienne du travail, dont sont particulièrement victimes les femmes qui ont encore le plus souvent en charge des enfants. 

L’heure n’est plus aux grands centres commerciaux périurbains, à une forme de ville à l’américaine comme a pu se constituer, par exemple, le complexe d’Atlantis. Nous devons au contraire nous orienter vers des commerces de quartier, répartis sur l’ensemble de la ville, avec lesquels peuvent se constituer de nouvelles rues commerçantes. 

La reconstruction de la ville sur elle-même, comme on a l’habitude de dire, nécessite la diversité de la rue, pour les activités, pour les commerces, y compris les cafés, et, bien sûr pour les logements. La construction d’une vraie sociabilité de quartier passe par ces fonctions multiples. Dans cette ville des courtes distances, le recours aux déplacements doux devient une évidence pour que l’accessibilité reste une réalité. Le développement durable intègre ces aspects de l’urbanisme commercial pour lequel les outils légaux sont bien ténus aujourd’hui. La diversité des formes, associée à une plus grande cohérence en matière de densité urbaine est un formidable enjeu si nous ne voulons pas favoriser l’étalement urbain et la spéculation foncière. 

Toutes ces orientations se concrétisent petit à petit et sont bien déclinés dans le rapport présenté mais il nous reste beaucoup de travail : Les objectifs ambitieux, en matière de mobilité alternative à la voiture inscrit dans le PDU, à l’étape intermédiaire de 2015, 25% pour la marche, 15% pour les transports collectifs et 4% pour le vélo restent cependant bien modestes quand on voit les performances des villes du Nord de l’Europe. 

Les gros investissements sur le mode vélo et sur les Transports publics sont à conforter pour les années qui viennent ; ce sont vraiment des investissements utiles. Autre point, l’accès aux droits fondamentaux, notamment l’accès à un logement salubre, souffre encore de retards qu’il nous faut combler de toute urgence. 

L’accroissement de l’utilisation des Bains Douches et l’ampleur du parc de bâtiments encore insalubres restent des indicateurs dont les résultats sont peu réjouissants. Reconnaissons que les OPAH sont une réponse adéquate mais la route est longue et la question des logements d’urgence, même si la compétence formelle est du ressort de l’Etat, reste mal traitée. 

La prise en compte de la santé environnementale est assurée à notre niveau et décrite dans le rapport mais nous n’avons, jusqu’à maintenant, que peu d’outil pour travailler sur les affections liées à la pollution atmosphérique. Cette pollution génère, d’après une étude de l’OMS 40 000 décès prématurés en France, essentiellement due aux émissions de particules fines, elles mêmes dues en grande partie aux moteurs Diesel. Et les dispositions qui limitent l’usage de la voiture en ville contribuent à la limitation des particules. 

Globalement, les indicateurs mentionnés dans le rapport montrent qu’un travail considérable a été assuré même si nous pouvons regretter le peu de place consacrée à la culture, lien essentiel dans une société vivante : les quelques chiffres donnent une idée du seul aspect commercial ou comptable mais ne traduisent pas toute la richesse contenue dans nos politiques culturelles. Pour conclure nous pouvons dire que le bilan est très positif et merci à toutes celles et tous ceux qui y ont contribué. La démarche sera, nous n’en doutons pas, confortée et enrichie. 

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