vendredi 5 octobre 2012

Conseil municipal du 5 octobre 2012 - Débat thématique sur l'emploi - intervention d'Aline Chitelman


La situation de l’emploi est grave nationalement comme localement, même si les dernières statistiques montrent une situation locale sensiblement mieux lotie. Il faut bien évoquer la continuité dans la mise en place d’une politique de rigueur pour essayer d’atteindre les fameux 3% de déficit public. La Commission Européenne, chargée des sanctions, n’étant pas élue, les citoyens se trouvent, de fait, dépossédés des politiques économiques, fiscales et sociales. 

Tous les pays européens qui ont fait ces choix, contraints ou forcés, nous le montrent : cette politique de résorption de la dette par une casse des droits, des protections, des solidarités mène au désastre humain en diminuant le niveau de vie. Contrairement à l’objectif affiché, elle aggrave les déficits publics. La rigueur détruit les protections, et mine les marges de manoeuvre des pouvoirs publics, elle abîme la démocratie. 

Chacune et chacun aura remarqué que le traité, le fameux TSCG, non renégocié mais complété d’un soit disant volet de croissance, ne comporte aucune avancée vers la cohérence fiscale et sociale. Elles sont toutes deux interdites par les traités et notamment celui de Lisbonne. Ecoutons le mouvement syndical, en France et en Europe, unanimement opposé au contenu de ce traité. Car dès lors, comment lutter à armes égales contre le dumping fiscal et social qui fait le miel des exploiteurs dans la mondialisation galopante ? 


Les propos sur la nécessaire révision des contrats de travail, sur la restauration de la compétitivité notamment par la baisse du « coût du travail » donnent la direction vers laquelle le capitalisme nous pousse. Pour nous les Alternatifs, ce n’est pas la solution.

Bien entendu et comme cela a été rappelé dans les propos liminaires, la formation est un outil indispensable. De même, les investissements dans la recherche et le développement restent primordiaux. Mais au-delà, trois questions complémentaires se posent pour nous, élu-e-s locaux. 

1 - Comment assurer la viabilité des services publics locaux avec des politiques drastiques dites de retour à l’équilibre. J’évoque ici l’approbation par la Ville de ce plan du CHU, il y a quelques années, qui a entrainé la suppression de 400 emplois. Qui peut dire que le service public hospitalier n’en a pas été dégradé et qu’aujourd’hui encore notre CHU, tous les syndicats l’affirment, souffre d’un manque criant d’effectifs pour répondre aux besoins. 

2 – Seconde interrogation : comment choisir les investissements pertinents au regard des besoins des habitants et les plus créateurs d’emplois ? Des critères de ratio d’emploi par million investi sont nécessaires. Isoler thermiquement les bâtiments génère 5 fois plus d’emplois que de construire du nucléaire. C’est pour cela aussi qu’il est urgent de réorienter notre politique énergétique. Pour générer plus d’emplois utiles. 

3 – Ultime question, la réduction du temps de travail : elle se pose encore car c’est un mouvement historique, partager le travail crée de l’emploi. Nous avons, à la Ville de Nantes et à la Communauté Urbaine, justement respecté les 35 heures et cela a accru le nombre d’emplois publics. Une nouvelle étape doit être franchie en allant vers les 32 heures, parce que la productivité et l’intensité du travail ne cessent de croitre et aussi parce que la citoyenneté exige du temps. La clé c’est évidemment la répartition des richesses. 

Trois questions portées par une même certitude : la lutte contre le chômage est inséparable de celle pour rompre avec la dictature des marchés financiers. Et chaque pas local en ce sens comptera.

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