vendredi 5 octobre 2012

Conseil municipal du 5 octobre 2012 - Contrat Local de Santé - Intervention de Maïté Caillet Pellen



Nous élu-e-s Alternatifs – UDB soutenons naturellement la signature de ce contrat local de santé qui continue d’ailleurs la démarche initiée depuis plusieurs années avec l "Atelier Santé Ville" sur les quartiers populaires. En France, la santé est de compétence nationale et c’est une excellente chose. C’est en effet à l’État de se faire le garant de l’égalité entre les territoires. Nous espérons d’ailleurs qu’il aura à cœur de faire disparaître les déserts médicaux, sources d’une des inégalités les plus choquantes : celle devant la maladie. Mais aussi qu’il fera cesser le désengagement de la sécurité sociale contraignant les particuliers, enfin ceux qui le peuvent, à souscrire des complémentaires santé. 

Si elle n’a pas vocation à se substituer à l’État, la Ville peut néanmoins jouer son rôle dans le domaine de la prévention et de l’accès au droit, en particulier dans les quartiers prioritaires. Parce que l’accès aux soins relève à la fois des possibilités financières et de la proximité des intervenants. 

Nous ne sommes pas égaux face à la maladie. Nous le savons l’obésité, les addictions ou le suicide sont souvent des maladies de la pauvreté, résultat d’une absence de prévention, d’une éducation déficiente, d’une mauvaise alimentation. La Ville, qui est le premier lieu de la lutte contre l’exclusion et le premier espace de solidarité se doit d’agir dans ce domaine. 


Nantes n’est pas une ville à problèmes du point de vue de la santé publique. La mortalité y est moindre qu’ailleurs et la mortalité infantile y est en net recul. Nous constatons cependant une surmortalité entre 40 et 60 ans, pour les hommes comme pour les femmes. Cette surmortalité doit nous interpeller car elle est largement due à des conduites à risques et est donc largement évitable. Doit nous interpeller également le fait qu’elle soit particulièrement marquée dans certains quartiers ZUS. 

Notre rôle n’est pas d’organiser les soins, mais d’organiser l’éducation à la santé, tout au long de la vie, afin d’éviter que des maladies non détectées, des addictions ou des habitudes de vie néfastes aboutissent à des problèmes graves ou à des décès prématurés. 

L’école est bien entendu un des lieux privilégiés de cette action. C’est en effet là que l’on peut enseigner aux enfants les habitudes et les attitudes qui leur permettront ensuite de rester en bonne santé et d’exprimer leur plein potentiel. C’est également là que l’on pourra détecter précocement certains troubles, et les traiter avant qu’ils ne compromettent l’avenir de l’enfant. 

C’est une particularité bienvenue que Nantes ait un service de santé scolaire municipal renforcé dans les quartiers prioritaires, car c’est aussi par leurs enfants que l’on touche les parents. La prévention et le dépistage, dès le plus jeune âge, sont les meilleurs moyens de rétablir pour tous et toutes une forme d’égalité devant la santé et l’accès aux soins. 

C’est le rôle du Contrat Urbain de Cohésion Sociale d’intégrer la problématique santé dans l’ensemble des politiques publiques car l’ensemble de nos choix (logement, éducation, transports doux...) a un impact sur la santé de chacun et de chacune. La signature de ce contrat local, qui organise un partenariat avec Nantes Métropole, la région et l’ARS, est de ce point de vue un signe fort.

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