vendredi 6 décembre 2013

Conseil municipal 6 décembre 2013 - Vote du budget 2014 : les élu-e-s alternatifs s'abstiennent - Intervention d'Aline Chitelman



Les Alternatifs ont approuvé le Débat d’Orientation Budgétaire au dernier Conseil Municipal en émettant des analyses très critiques des politiques gouvernementales. Nous l’avions néanmoins approuvé car l’équilibre ne semblait pas fondamentalement changé par rapport aux années précédentes. 

En réalité la continuité est même réelle sauf en ce qui concerne les dotations de l’Etat et donc aussi la diminution de la marge brute qui atteint la limite que nous nous sommes fixée de 10 %. Certes, les répercussions sont, pour l’instant, relativement faibles avec une dotation globale de fonctionnement en baisse de 3 190 000 € et des compensations fiscales également en baisse de 728 000 € soit, en tout, près de 4 000 000 d'Euros. Ce sont autant d'actions municipales qui ne pourront pas être engagées comme par exemple accélérer la réalisation de travaux d’accessibilité pour les personnes porteuses d’un handicap, ou bien progresser dans l’insertion par le logement pour les sans-toits ou bien encore avancer face à l’urgence sociale quand celle-ci ne cesse de croître, avec un budget en quasi-stabilité ; ou encore le budget investissements dans le secteur de l’éducation, en nette baisse. 


Et ces coupes budgétaires ne sont que la toute première vague d'une austérité généralisée imposée aux collectivités locales. 

En clair notre municipalité va se trouver devant le dilemme suivant : recourir à davantage d’emprunts ou réduire ses politiques publiques. Compte tenu de la gravité de la crise sociale, ce n'est pas acceptable. 

Et depuis notre dernier Conseil municipal, le gouvernement, véritablement soumis aux exigences de la fameuse troïka, UE, BCE et FMI, s'est encore davantage enferré dans ses orientations au nom de la priorité au désendettement et à la baisse du coût du travail. Les bénéficiaires de sa politique fiscale sont, malheureusement, souvent les mêmes : Crédit Impôt Compétitivité Emploi de 20 Mds€ pour les entreprises qui ne sera pour beaucoup d’entre elles qu’un effet d’aubaine, reculs sur l’Ecotaxe face à la FNSEA et aux transporteurs routiers et, dans le même temps, maintien de l’augmentation de la TVA qui va frapper durement les classes populaires puisque, vous le savez, elles consacrent la quasi-totalité de leur budget à la consommation contrairement aux catégories plus aisées. En 4 ans les 10 % les plus démunis ont eu une réduction de 3,4 % de leur revenu alors que les 5 % les plus riches ont eu une augmentation de 3,5 % de leur revenu. 

C'est avec cet héritage des années Sarkozy-Fillon qu'il nous faut rompre, c'est ce creusement des inégalités qu'il faut arrêter et inverser. Depuis 18 mois, nous n’en prenons pas le chemin. Une fois de plus, ce sont les villes qui sont en première ligne mais avec une équation budgétaire chaque jour plus difficile. Ainsi notre CCAS est-il obligé de saupoudrer ses aides au lieu de les adapter au nombre croissant de personnes qui se présente. 

Quand la précarité augmente, la part du budget affecté à ces solidarités doit, elle aussi, augmenter. Sur le plan du fonctionnement interne de la Ville nous regrettons qu’il reste encore trop de non titulaires et de Temps Partiels non désirés. Rappelons que parallèlement, le gel du point d’indice est maintenu pour la 4ème année consécutive. 

Bien entendu, et heureusement, de nombreuses actions concrètes menées par la Ville ont recueilli notre approbation et notre engagement, telles la mise en place de la carte blanche, la création de places de crèches, la tarification prenant en compte le quotient familial, et beaucoup d'autres encore. 

Chacune et chacun ici, sait aussi notre totale opposition au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, à la concession pour un demi-siècle de l'aéroport de Nantes au groupe Vinci et à notre participation au financement, via la Communauté Urbaine, de cette infrastructure et à sa promotion via la communication. Les dépenses de communication de la Ville ne figurent d’ailleurs pas en tant que telles dans la présentation du présent budget. 

Mais ce qui fonde aujourd'hui notre décision de ne pas voter ce budget 2014, c'est bien la rupture politique qu'il porte en ne condamnant ni ne regrettant les baisses des dotations de l'Etat et en taisant les conséquences lourdes qu'elles auront pour nos concitoyens. Les élu-e-s Alternatifs s'abstiendront donc sur ce budget primitif 2014. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire