vendredi 30 mars 2012

Conseil municipal du 30 mars - contrat de codéveloppement Nantes Metropole - Ville de Nantes - intervention de Bertrand Vrain


Ce nouveau contrat, comme les précédents, est avant tout une affirmation des politiques communes entre la Ville de Nantes et Nantes Metropole mais va plus loin puisqu’il intègre de nombreux documents généraux qui structurent l’action publique.

En s’essayant à des prospectives, ces documents, comme le PLU, le PLH ou le PDU, affirment une forte volonté d’avancer mais, se projettant bien au-delà de 2014, peuvent prendre le risque d’orientations aléatoires à long terme.


Nous avons contribué collectivement à l’écriture de ces documents et, en dépit de certaines affirmations ou mesures, nous les avons approuvés tant ils participent des excellentes orientations et plans d’actions. Les élus Alternatifs et UDB de Nantes approuvent donc ce contrat de co-développement.


Nous souhaitons cependant faire quelques observations sur plusieurs politiques qui y sont incluses.


1 - Concernant le logement, nous devons encore et encore dénoncer les retraits progressifs du financement de l’Etat dans le logement social, même si certains ici à gauche pourraient dire qu’il suffit d’attendre quelques mois encore, mais aussi et au moins autant critiquer le dispositif Scellier, dispositif délétère qui conduit, non seulement à soustraire des revenus de l’impôt, mais encore à booster la construction de types de logement qui déséquilibrent l’offre vers les petites tailles : cela conduit donc à une spéculation doublement perverse avec augmentation du prix des logements.



Sur la politique de mixité sociale, très positive et même si elle ne résout pas tout notamment la précarité économique des personnes sur les autres chapitres que celui du logement, elle affirme et met en œuvre une répartition spatiale dans la Ville qui lutte contre les ghettos, ghettos qui auraient pu apparaitre dans les grands ensembles des années 60 et 70 si nous n’avions pas mis toutes les ressources dans le développement social de ces quartiers.


La lutte contre les ghettos concerne aussi les résidences fermées pour les riches qui ont peur. Cette politique de mixité concerne tout à la fois la construction neuve mais aussi le parc social de fait dans l’ancien, pour partie très dégradé, et nous avons institué les OPAH.


Ceci nous a conduit à inscrire dans le PLU des servitudes de mixité sociale dans tout le tissus urbain dense et donc dans le centre-ville, zone où sont habituellement concentrés la plupart des personnes ayant un revenu élevé et où les prix eux aussi sont les plus élevés. Il ressort que dans plusieurs cas, ces SMS soit n’ont pas été instituées, pour des grosses opérations, je pense au Carré Feydeau ou aux opérations situées dans le Périmètre de Sauvegarde et de Mise en Valeur, soit ont été réduites, ceci pour des raisons financières, les promoteurs déclarant ne pas pouvoir assurer la rentabilité de leur opération. Ceci est dommageable et, quitte à apporter un financement complémentaire, nous souhaiterions que cette mixité sociale dans l’existant central soit assurée plus complètement.


2 - Concernant le commerce, les initiatives sont louables mais à vrai dire peu contraignantes, à part la mise en place des périmètres d’étude qui ne concernent pas vraiment les petits commerces de centre ville ou de quartiers que nous voulons pourtant renforcer. La loi ne nous fournit pas, sur ce point, beaucoup d’outil pour contrer la loi du marché, qui dessine depuis 40 ans notre environnement commercial et on ne peut pas dire que ce soit du développement durable : le marché ne régule rien, il détruit le tissus commercial de proximité.


3 - Concernant la politique des déplacements, la question du stationnement est vraiment la clé d’une maîtrise de l’automobile en Ville : dans tous les aménagements de l’espace public, la diminution des places de stationnement, progressive mais inévitable, se heurte à la volonté des riverains de garder cette facilité, considérée comme un droit acquis. Le constat du stationnement est qu’il est bien souvent en infraction mais, plus grave, qu’il accapare la place dédiée au piéton et au vélo. Ce conflit d’usage est permanent et la mise en place du stationnement payant remet, pendant la période de contrôle, les choses en place au point que les résidents de la « zone bourrelet » demandent à ce que ce dispositif s’étende. Nous pouvons raisonnablement l’envisager.


Un autre aspect concerne la voirie et les franchissements supplémentaires, s’ils devaient se concrétiser, devraient, à notre sens, concerner d’abord les transports publics et les modes doux. En tout état de cause, comme nous l’avons tous affirmé, la capacité globale de voirie automobile ne devrait pas augmenter. Je rappelle que Nantes est sur motorisée par rapport aux autres villes comparables.


Ces réserves ou propositions n’empêchent pas de constater le gros et beau travail fait avec les grandes politiques publiques, objet de la présente délibération que nous approuvons bien évidemment.

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