mercredi 8 juin 2011

Conseil municipal du 1er avril 2011 - Séisme au Japon – aide exceptionnelle aux victimes

Avec un retard dont nous nous excusons, vous trouverez ci-dessous nos principales interventions lors de ce conseil municipal (prononcées au nom du groupe des élu-e-s Alternatifs & UDB).

L'intergroupe Alternatifs-UDB approuve bien sûr cette aide exceptionnelle et exprime sa solidarité avec le peuple japonais, victime non seulement d’un tsunami historique mais aussi et pour une fois de plus du nucléaire. Si Hiroshima et Nagasaki ont connu son versant militaire, premier désastre nucléaire du monde, l’accident de Fukushima en est sa version civile. Sans détourner l’énorme et légitime émotion envers les victimes, notre rôle politique est de poser LA question du nucléaire dans notre société. Les drames de l’exploitation charbonnière avec ses milliers de morts comme à Courrières en 1906 ou en Chine en ce moment, marquent pour toujours l’aventure énergétique humaine et, pour beaucoup, la soumission aux exigences de rentabilité financière du secteur.


Avec le nucléaire, on est dans un autre monde : une catastrophe comme celle de Tchernobyl ou Fukushima condamnent à mort non seulement les « liquidateurs », ces hommes et ces femmes qui consacrent leur santé et leur vie à en sauver d’autres, mais aussi tout un territoire avec la stérilisation de régions entières et marquent à jamais les femmes et les hommes qui y vivent. Si la probabilité calculée d’un accident majeur est infime, ses conséquences sont infinies. Comme le précise un responsable de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), un accident est toujours possible en France ; et il est potentiellement incommensurable.



Il nous faut donc en sortir. Les conséquences sur les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) resteraient modestes puisque le nucléaire ne couvre que 2 à 3 % de l’énergie mondiale. Danger maximal pour une contribution minime. Et puis, peut-on avoir confiance dans les grandes institutions ? L’opacité, pour ne pas dire la complicité, semble être la règle. La culture du secret s’illustre par exemple, par l’accord signé en 1959 entre l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) qui lui enjoint de consulter cette institution chaque fois qu'elle entreprend des recherches sur l'impact du nucléaire afin, je cite, « de régler la question d'un commun accord ». Le même accord prévoit que l'OMS ne divulguera pas des informations qui, je cite à nouveau « compromettraient d'une manière quelconque la bonne marche des travaux de l'AIEA ».


Et puis, quel héritage pour les générations futures avec les déchets : le plutonium 239, présent en grandes quantité dans les déchets de nos propres centrales, réduit sa radioactivité de moitié en 24,400 ans ; c’est le temps qui nous sépare du Neandertal. Il nous faut donc sortir de ce piège nucléaire qui n’assure même pas notre indépendance énergétique qui reste un mythe.


Cet accident cataclysmique nous impose donc ce regard sur nous-mêmes et nos œuvres industrielles. Les japonais paient au prix fort cette foi dans un progrès sans réserve et la confiance inébranlable dans la résolution technique de tous nos problèmes. Pour notre part, aux pouvoirs des experts, nous sollicitons des contre pouvoir citoyens et bien sûr la sobriété énergétique que nous aurions du mettre en avant au lieu de se lancer dans une fuite vers des technique hasardeuses.


Monsieur le Maire, chers collègues, notre solidarité exprimée avec les victimes japonaises, marquent, nous l’espérons, la réactivation d’un débat trop longtemps occulté.

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