vendredi 1 août 2014

Nantes : chasse aux sans-papiers


Expulsés mercredi dernier du squat de la rue des Stocks, quartier Dalby, une cinquantaine de sans-papiers s’était installé ce même jour devant la Préfecture. à même le sol. Ce vendredi 1er août, à l’aube, après un contrôle d’identité musclé, ils en ont été expulsés. Huit d’entre aux ont été transférés au centre de rétention. 

Pour justifier sa décision rue des Stocks, le représentant du Préfet expliqua que « les conditions d’hygiène n’y étaient pas adaptées ». Sans doute considère-il que laisser plusieurs dizaines d’être humains à la rue (mais oui, M. le Préfet, ce sont des êtres humains) constitue un progrès ? 


Autorisés à poursuivre leur quête de logement et leur errance, les sans-papiers n’ont pas été longtemps tolérés devant la Préfecture, expulsés cette fois pour «occupation illégale du domaine routier et de ses dépendances ». Avec en prime l’arrestation et la menace d’expulsion pour huit d’entre eux. 

S’il est positif que les élus nantais communistes et écologistes se soient immédiatement démarqués de ces expulsions, force est de constater qu’à cette heure aucune solution de relogement n’a été proposée. 

Heureusement, et malgré la période estivale, la mobilisation citoyenne pour défendre les victimes, et non les chasser comme le fait le gouvernement Valls, et imposer le droit au logement pour toutes et tous est à l’œuvre. Une nouvelle réunion ce soir même devrait définir de nouvelles échéances. Nous y serons. 

Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme 

Squat rue des Stocks à Nantes : une fois encore, l'expulsion comme réponse. 

Comment ne pas être indigné du sort réservé à Nantes pour cette centaine de personnes, précaires et sans logis, qui depuis plus de 18 mois, occupe des locaux vides et subissent à répétition les expulsions ? Leur droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est régulièrement bafoué sous prétexte d'un manque de places. 

Pire cette fois, ces personnes ont été expulsées sur ordonnance, donc sans être prévenues, très tôt hier matin. Les engins de démolition étaient là en même temps que la police. Elles ont eu 10 minutes pour « dégager » et tout de suite après les engins sont intervenus, cassant et ensevelissant tout ce qu'elles n'avaient pas emporté. Certaines qui sont arrivées dans l'heure qui a suivi avaient toutes leurs affaires à l'intérieur et n'ont rien pu récupérer. Beaucoup d'entre elles avaient entre autre leur dossier de demande d'asile ou de recours recouvert maintenant par les gravats. 

Une fois encore des personnes devront vivre, dormir et mourir dans la rue ; quelques-unes trouveront, peut-être par l’intermédiaire du 115, la possibilité d’un relogement éventuel d’une ou deux nuits, solution d’urgence, qui nous le savons par expérience restera vaine faute de places d’hébergement en suffisance. 

La Ligue des droits de l’Homme rappelle qu’il convient « d’assurer un traitement égal et digne à toute personne en situation de détresse sociale », que pouvoir se loger et se maintenir dans un logement décent est une nécessité vitale pour chacun. Elle réitère ses demandes à l'attention des pouvoirs publics quant à la mise en place urgente de réponses adaptées et suffisantes pour le respect du droit à l'hébergement à Nantes et en Loire-Atlantique.

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