Conseil municipal du 1er juillet - Réhabilitation de l'ancienne Bourse du Travail

« Du passé faisons table rase », ce slogan de l’Internationale, à Nantes, c’est la droite qui l’a mis en pratique dans les années 80. Rappelons-nous la destruction du patrimoine des années 30. La mise à terre du garage Citroen de la rue Alfred Riom annonçait la destruction programmée des Salons Mauduit, que, fort heureusement, nous avons sauvés en 1989.

Pour les militants de gauche, les Salons Mauduit ont une importance patrimoniale et historique, au sens premier du terme. Ils ont été au coeur de l’histoire de la gauche nantaise. C’est ainsi là qu’a eu lieu, en 1934, le congrès du Parti Radical-Socialiste qui a préparé le Front Populaire et bloqué le projet de réforme autoritaire des institutions promu par la droite au lendemain des émeutes du 6 février.


Pour notre mouvement, c’est le souvenir des Comités Juquin. Comment ne pas évoquer le grand meeting qui a rassemblé toute la gauche en 2002 entre les deux tours des élections présidentielles pour appeler à battre le candidat du F.N.

La Bourse du Travail, c’est évidemment la riche histoire du syndicalisme à Nantes et dans le département, c’est l’histoire de ses militants et militantes locaux qui en oeuvrant à la résistance ouvrière ont contribué à écrire quelques unes des plus belles histoires de Nantes. Je citerai pêle-mêle, bien sûr sans hiérarchie Gilbert Declerc, Jo Prampart, Alexandre Hebert, Roger Rousselot, Roger Mary. Et comment ne pas mentionner dans l’histoire plus récente, le long accueil des familles sans papiers par la CGT dans les locaux de la Bourse du Travail. En proposant l’ancienne Bourse du Travail comme pôle associatif, nous sommes bien dans la continuité de l’histoire militante de Nantes.

Cet espace devrait accueillir les assocations culturelles bretonnes hébergées à Ti Keltiek. Pour en faire un véritable pôle fonctionnel, il conviendra de proposer à d’autres associations relevant de ce secteur d’être hébergées dans les locaux pour en faire un véritable pôle de référence pour la cuture bretonne.


Ne pourrait-on pas, par ailleurs, profiter de l’accueil de la Licra dans ce nouvel espace associatif pour créer un pôle orienté vers la défence des droits humains et des droits sociaux. Il y aurait là une continuité logique et symbolique dans l’utilisation des locaux de la Bourse du Travail.


Nous sommes donc particulièrement heureux de voir ces deux éléments du patrimoine nantais réhabilités, reconstruits dans un projet d’aménagement durable. Nous nous félicitons de la volonté de mixité fonctionnelle dans cet ensemble et de la mixité sociale dans les logements, de la perméabilité de l’îlot avec les cheminements piétons, de la réappropriation par les habitants et habitantes du parc Say, au coeur d’une ville dense. Un vrai projet de gauche que nous approuvons avec enthousiasme

Louisette GUIBERT