vendredi 4 février 2011

Integration de l'activité photovoltaïque au Centre de loisirs NGE du Petit Port - intervention de Louisette Guibert au conseil municipal du 4 février 2011


C’est avec plaisir que le groupe Alternatifs-UDB votera cette délibération sur le photovoltaïque instructive à plus d’un titre : pour la place de cette énergie, pour son utilisation, pour ses implications dans les discours politiques, pour le choix politique retenu.

Au Petit Port, nous utilisons des surfaces de toiture pour produire une énergie renouvelable. Cette installation ne fait pas concurrence, contrairement aux fermes photovoltaïques, avec une autre utilisation des surfaces : la terre nourricière. Bien sûr, le bénéfice écologique est évident même s’il faut décompter l’énergie grise, c'est-à-dire celle nécessaire pour la mise en œuvre de l’équipement sur une vingtaine d’année.

Pour autant, ce n’est pas la solution miracle pour nous sortir du mauvais pas que nous suivons en détruisant notre terre à petit feu avec la production de Gaz à Effet de Serre (GES) qui explose dans le domaine des transports et qui reste déterminante dans le domaine bâti. L’électricité produite par ces panneaux au Petit Port, d’une puissance de 158 Kw-crête fournissent 159 000 Kwh par an, soit 5 % des consommations du Petit Port. C’est dire que ces installations, pour nécessaires qu’elles soient, ne peuvent constituer un substitut aux grosses unités de production électrique, nous en sommes encore loin.

Cette production d’électricité correspondant aussi à la consommation de 150 foyers hors chauffage, ne servira pour l’instant qu’à compenser un tout petit peu la gabegie de consommation d’électricité, notamment via le chauffage électrique qui équipe 30% des logements existants et 2/3 des logements neufs et qui est un véritable fléau pour l’équilibre du réseau électrique.

Nous savons comment ce mode de chauffage peut mettre en grande difficulté les ménages modestes qui ont recours au CCAS pour payer les factures EDF en hiver. On appelle cela la précarité énergétique. Et si 80% de l’électricité produite en moyenne sur l’année en France est d’origine nucléaire, en périodes de froid, nous faisons appel à des importations, notamment en période de pointe, au prix fort, en moyenne le double mais pouvant aller jusqu’à 10 fois le prix lors des périodes de base sur le marché Spot. Ces pointes mettent en œuvre les moyens de production les plus émetteurs de GES (charbon, fuel, gaz). Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les GES générés de ce fait par le chauffage électrique sont supérieurs à ceux qui le seraient en chauffage Gaz, quel paradoxe !

Pardonnez cette légère digression mais elle est là pour relativiser ces productions d’énergie renouvelable, pourtant si nécessaire à développer. En l’occurrence, les 5 000 €/Kw crête installés au Petit Port sont à comparer aux 1 500 €/Kw nucléaire qui n’incluent pas, il est vrai, l’appui non comptabilisé de l’état sur cette filière nucléaire pendant 50 ans ni les dépenses qui seront nécessaires pour l’élimination des déchets. Et le gouvernement, en tergiversant une fois de plus, porte un mauvais coup à ces développements : les filières durables ont besoin de visibilité et ce moratoire de plusieurs mois du gouvernement Fillon, qui s’ajoute aux délais de raccordement qui ont traîné ici pendant plus de 6 mois, renforce encore l’incertitude sur le développement des énergies renouvelables. Les prétextes de subventionnement excessif de la filière sont de mauvaise foi lorsqu’on sait comment l’état a financé, quasiment à fond perdu, le nucléaire mais là c’était clairement un choix politique, appuyé, il est vrai, par la filière nucléaire servant au militaire.

Maintenant, il nous faut regarder devant et apprécier comment, et nous le voulons, booster les énergies alternatives au fossile et au nucléaire. La CU et la Ville l’ont bien compris avec ce programme ambitieux de 20 000 m² de capteurs photovoltaïque sur l’agglomération. Travaillons à leur développement et donc à la maîtrise des conséquences sur le climat, sinon pour nous, du moins pour nos enfants et plus ; n’oublions pas qu’il nous faut réduire notre empreinte d’un facteur 6 nos émission de GES pour limiter le réchauffement de la terre à 2°C. Le défi reste entier.

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