mardi 13 décembre 2011

Conseil municipal du 12 décembre - débat d'orientation budgétaire 2012 - intervention Bertrand Vrain

Ce débat intervient dans un contexte économique et social, très bien décrit dans la présentation de Pascal Bolo, particulièrement préoccupant. Il suscite quelques réflexions de la part des élue-s Alternatifs


Le déficit public de l’état est élevé mais, paradoxalement, il est monté en épingle depuis 2008 à cause du renflouement des banques, grandes responsables de la situation et face à ces banqueroutes, le gouvernement ne prévoit que des réductions sur les dépenses et bien peu d’accroissement des recettes, ponctionnées depuis de nombreuses années de façon particulièrement injustes.


De fait, ce ne sont pas les responsables de la crise, c'est-à-dire les acteurs financiers des « marchés » qui vont la payer, ni même les contribuables les plus aisés, qu’ils soient personnes privées ou entreprises ; cette politique d’austérité mène l’UE au bord du gouffre et même certains pays sont déjà dans le gouffre à l’exemple de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne, sans parler de l’Italie, récemment prise en main par un mentor des finances européennes.


Cette situation paradoxale du pompier pyromane nous invite à soutenir les demandes pour un audit citoyen de la dette publique ; nous devons décoder ce fatras de propos moralisateurs et les diktats qui les accompagnent de la part des responsables français et européens des finances.



En réalité, cette description catastrophique de la situation a surtout pour but de faire accepter par les populations des solutions régressives et un recul de leurs droits sociaux.


Cette situation au niveau de l’Etat a des conséquences pour nos collectivités territoriales. Dans le document qui nous est soumis, figure une phrase très importante : « ne pouvant contraindre directement les dépenses des collectivités locales, l’Etat organise la raréfaction des ressources ». Nos collectivités locales doivent donc intervenir dans le débat sur une réforme d’ampleur de la fiscalité, pour ne pas se laisser déposséder de la définition du niveau de recettes dont elles ont besoin. La réforme territoriale d’octobre 2010 accentue ce déséquilibre.


Le désengagement de l’Etat voulu par ce gouvernement se traduit, sur notre territoire comme partout en France au travers de la RGPP, par une désorganisation des services publics, par un affaiblissement du service rendu à la population : fermetures, regroupements, diminutions des horaires d’accueil du public et ce, sans concertation avec la population et ses élus locaux. La démocratie recule.


Tout à l’heure, Madame Grelard stigmatisait la Ville, quémandeuse de finances de l’Etat et se glorifiait des suppressions de postes dans la fonction publique d’Etat comme génératrices d’économies. C’est le même discours que tiennent les patrons qui licencient pour accroître la rémunération des actionnaires.


Quant à l’impact de la suppression de la TP, chacun sait qu’il a opéré un transfert de 10% des impôts sur les entreprises vers les impôts sur les ménages.


Alors, dans les orientations budgétaires nous approuvons les axes définis : recherche d’une fiscalité équitable et maîtrisée, maintien d’un haut niveau d’épargne, poursuite du désendettement, et programme d’investissement ambitieux.


Quelques remarques toutefois.


Les difficultés actuelles de Dexia, acteur visible de la crise, doivent-elles nous inquiéter, compte tenu des emprunts réalisés auprès de cet organisme ? Sont-ils dans le petit point orange, en haut à droite du diagramme à la charte Gissler dans le rapport que nous présente monsieur Bolo.


D’autre part, au chapitre des impôts et taxes, faut-il porter en positif la hauteur des paris hippiques, activité qui a peu à voir avec la dimension citoyenne que nous défendons ?


Il en serait de même pour les ressources provenant de la publicité extérieure, source de pollution visuelle et symbole d’une société où tout devient marchandise ; je ne parle même pas des contenus souvent bien éloignés des valeurs d’égalité femmes/hommes qui nous défendons toutes et tous ici.


Deux souhaits cependant :


Le premier concerne les investissements : ne serait-il pas judicieux de faire apparaître notre soutien à l’enseignement bilingue, dont celui du français/breton dans nos écoles ?
Le deuxième concerne l’axe prévention des discriminations : il est développé à juste titre la nécessité d’actions volontaristes de la ville contre le handicap, le racisme ou l’absence de revenus ; ajoutons-y la lutte contre l’homophobie et pour les droits. Les actions récentes d’opposants à l’égalité des droits en ont tristement rappelé l’actualité.


En tout état de cause, nous constatons une structure budgétaire à la fois rigoureuse et volontariste et les élus Alternatifs approuvent les orientations qui nous sont présentées.

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